« Ma semaine est rythmée par deux journées types : celle où je réalise ma prestation et celle où je la prépare. Lorsque que je suis à la maison, je gère l’aspect commercial de mon métier. En résumé, je fixe tous mes rendez-vous, je prends le temps de mettre à jour mon site Internet, de donner les tarifs aux clients, de leur fournir des conseils ou des explications, etc. Je me prépare également en peaufinant mes tours de magie. De nature perfectionniste, je m’applique à intégrer à chaque fois de nouvelles choses à ma prestation. Le jour du spectacle, ma journée commence très tôt. Je me produis généralement dans des bibliothèques, des écoles ou des salles de spectacle, donc je prends le temps de me maquiller chez moi, au cas où je n’aurais pas de loge. Je charge mon matériel soigneusement dans ma voiture et je me rends chez le client. Arrivée sur place, j’installe le matériel et la magie peut commencer. Ma prestation dure entre 30 minutes et 1 heure 15, pas plus sinon les enfants décrochent complètement. J’ai remarqué que ce qu’ils apprécient le plus ce sont les tours où des choses disparaissent et réapparaissent. Je m’amuse également à faire la magicienne gaffeuse pour les faire rire. »
« Sur scène, je ne fais que des choses que j’aime. Mon spectacle fait participer les enfants. Au-delà du rire, il a une dimension écologique. Dans l’un de mes tours, j’utilise de l’eau afin d’aborder la notion de recyclage. Je m’inspire beaucoup de mon public, il m’arrive même de réutiliser les répliques d’enfants. Je joue beaucoup sur le côté humoristique mais je ne suis pas non plus un clown. J’essaye tout simplement de susciter de l’émerveillement dans les yeux des petits. Mon but n’est pas d’impressionner mais de faire rêver. Ma prestation n’a pas le côté sérieux et « cruel » que l’on retrouve fréquemment dans les spectacles d’hommes. Couper une personne en deux n’est pas dans mon répertoire et ne le sera jamais. »
« En France, une dizaine de magiciens professionnels sont des femmes contre 3 000 hommes. Elles accèdent au métier lorsqu’elles sont filles de magicien, femmes de magicien ou assistantes de magicien. Moi-même j’ai intégré le métier grâce à mon compagnon. Les hommes s’intéressent à la magie dès leur plus jeune âge, contrairement aux femmes qui intègrent le métier bien plus tard. Ce milieu est petit et tout le monde se connaît. J’ai remarqué que les magiciens étaient soit respectueux et solidaires avec les femmes, soit machos. Mais fondamentalement, je ne pense pas qu’être une femme dans cette profession soit spécialement un handicap. Au contraire, le fait qu’on soit peu nombreuses attire davantage les clients. Une des grandes difficultés de la profession est surtout d’être mère. Je ne connais aucune magicienne ayant fondé une famille. J’essaye de concilier ma vie privée et ma vie professionnelle au mieux, en travaillant la semaine et en restant avec mes proches le reste du temps.
« Magicien n’est pas un métier qui convient à ceux qui veulent avoir une sécurité financière. Certains mois sont plus difficiles que d’autres, mais c’est le prix à payer pour être son propre patron. Je n’imagine pas non plus que l’on puisse exceller dans la profession sans avoir le goût de la découverte et une grande fibre artistique. Il faut être patient et beaucoup s’investir, l’apprentissage se fait en plusieurs étapes et non pas du jour au lendemain. C’est une grande aventure qui ne s’arrête jamais ».
Compétences :
Il n'existe pas de conditions strictement définies pour accéder au métier de magicien.
Salaire :
C’est un métier indépendant, le salaire est donc très variable. Marjolaine gagne entre 2 000 et 4 000 euros nets par mois et jusqu’à 8 000 euros nets en décembre. Juillet et août sont au contraire des périodes creuses.
Formation :
Il n’existe pas d’écoles en France pour la formation de magicien. Marjolaine s’est forgé une présence scénique et son propre personnage à l’aide d’autres disciplines comme le théâtre, le chant, le mime et même le cirque.
Le site de Marjolaine la magicienne
Charlotte Charbonnier
Catherine Pondy : d'apprentie comptable à make-up artist
Danseuse : un métier physique et magique
Melissa, Styliste
Léa, réalisatrice