Terrafemina : Regionsjob a mené une enquête visant à définir le profil des Community managers auprès de 454 personnes. Quelles sont les caractéristiques que vous en avez tirées ?
Anne-Laure Raffestin : 55% des Community managers en France sont aujourd’hui des femmes. Âgées pour la plupart de 18 à 25 ans et ayant étudié la communication, elles sont majoritairement en CDI, mais peuvent aussi être en freelance, en pratiquant le télétravail. Cette enquête répond aux intuitions que nous avions sur le métier et les profils des Community managers. On entend souvent dire que les Community managers sont stagiaires, ou bien que c’est un métier uniquement occupé par des geeks passionnés. Or plus de la moitié des personnes sont en CDI, beaucoup sont freelances : ce n’est pas un métier précaire. Beaucoup des Community managers ont un profil communication ou marketing. 80% des interrogés ont au moins un bac +3 et 50% ont un bac +5 : c’est un métier qui se développe et se professionnalise. Un chiffre m’a par ailleurs particulièrement frappée : la plupart des Community managers en poste n’ont pas commencé à ce poste, il s’agit souvent d’une reconversion.
A-L R : La fonction principale d’un Community manager est de travailler sur la notoriété d’une marque ou d’une entreprise sur les médias sociaux et les communautés. L’objectif étant l’acquisition de nouveaux clients et de mener une communication adaptée sur les réseaux sociaux. Veille, participation aux débats, réponse aux internautes, animation d’une communauté, rédaction de contenus : telles sont les diverses tâches auxquelles nous nous attelons. Ensuite, le degré de responsabilité dépend de nombreux critères, parmi eux figurant le statut du Community manager : il peut travailler directement chez l’annonceur ou bien au sein d’une agence de communication.
Évidemment, de nouvelles activités se sont greffées sur le métier de base, car par définition tout ce qui se passe sur Internet évolue rapidement, et les contours du métier se dessinent en parallèle de ces modifications. Le métier de Community manager a mis un nom sur des pratiques 2.0 qui émergeaient depuis 3 ou 4 ans et a formalisé ces fonctions.
A-L R : Si les médias sociaux ne se résument pas à Facebook et Twitter, il est évident que l’explosion de ces canaux a fait que la communication online s’est déplacée majoritairement sur ces réseaux. Reste que les Community managers sont amenés à travailler sur des forums de discussion, des blogs, toute la sphère sociale sur Internet. Ils interviennent sur tous les espaces en ligne qui concentrent une activité importante des internautes, et partout où les internautes sont susceptibles de prendre la parole sur la marque ou l’entreprise qu’ils représentent.
A-L R : Pas forcément, cela dépend largement de l’entreprise, de son secteur d’activité et de sa taille. Une PME qui communique essentiellement en BtoB ou dont l’activité ne se déroule pas sur Internet a évidemment moins d’intérêt qu’une grande société qui communique autour de ses produits sur son site à s’offrir les compétences d’un Community manager. Il ne faut pas mettre le Community manager à toutes les sauces et croire qu’il apporte la solution à toutes les situations. Attention à ne pas gonfler son importance. Par ailleurs, beaucoup de collaborateurs dans l’entreprise peuvent exercer des missions de Community management dans leurs fonctions sans pour autant que leur intitulé de poste ne le spécifie : c’est le cas par exemple pour les chargés de communication ou de marketing.
Anne-Laure Raffestin
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