Le 23 octobre dernier, les syndicats de médecins et la Sécurité sociale ont enfin trouvé un accord pour encadrer les dépassements d'honoraires. Pourtant celui-ci, qui sanctionne le tarif abusif au-delà de 150% du tarif Sécu, fait tousser les patients inquiets du « repère » qu’il pourrait donner aux médecins. Et pour cause, selon un sondage Harris Interactive pour Grazia, près d’un quart des Français ont déjà renoncé à des soins pour des raisons financières. Un chiffre encore plus élevé pour les femmes : 29% ont préféré ne pas se soigner faute de moyens. Au premier rang des dépenses trop coûteuses ? Les soins dentaires cités par 60% des sondés suivi par l’ophtalmologie pour 37% d’entre eux. 19% des femmes, elles, se sont même privées de soins gynécologiques.
Interrogée par Grazia, Patricia Le Corvic au Secours populaire fait un constat plus alarmant encore : « Ce qui est nouveau, c’est que des patients renoncent désormais aussi à se faire opérer ou à se procurer des médicaments en pharmacie. Ce n’est pas un choix : ils ne peuvent pas se permettre de faire de leur santé une priorité. » Que se passera-t-il alors si les prévisions de certains économistes se réalisent ? Claude Le Pen, économiste de la santé à l'université Paris-Dauphine, était très pessimiste sur le sujet dans une interview accordée à 20minutes.fr le 24 octobre dernier : « Alors qu'en 2010, le dépassement d'honoraires moyen était de 20% chez les spécialistes et de 3% chez les généralistes, leur dire qu'ils peuvent monter à 150% va peut-être les inciter à gonfler leurs honoraires ».
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