La prostitution comme « filière professionnelle ». Voila comment le film du collectif « les Jeunes pour l'abolition de la prostitution » présente l'activité des travailleuses du sexe, dans un monde où la prostitution serait devenue l'Eldorado des jeunes femmes à la recherche d'un emploi. Objectif du court-métrage volontairement provocateur : démontrer la violence de cette activité et « les dangers que cela représente de la considérer comme un métier comme un autre », selon le dossier de presse.
Mais problème, l'initiative flirte, selon certains, avec le mauvais goût et exploite les lieux communs du métier en faisant l'amalgame entre échec scolaire et prostitution. Le film met en effet en scène une adolescente, Andréa, n'ayant pas obtenu de bonnes notes à l'école. La conseillère lui propose alors une formation en deux ans pour « un métier de service, de contacts ». « Il faut penser à un métier qui n’est pas en crise, un métier vraiment porteur », explique la conseillère devant des parents intrigués par cette « vraie opportunité à saisir, qui garantit l’emploi ». « Avez-vous déjà pensé aux métiers du sexe? » demande-t-elle sans ambages.
La jeune fille aux mauvais résultats scolaires semble anéantie, tandis que ses parents se laissent peu à peu convaincre par les arguments de la professionnelle de l'éducation, qui évoque un métier où il y a « de plus en plus de demande » et dans lequel « les filles très jeunes sont aussi très demandées ».
« S'en suit une énumération de tous les clichés les plus répandus et les plus salaces sur la profession », commente l'Express qui note que « la vidéo apparaît bien plus comme un dégoût généralisé envers toutes celles et tous ceux qui sont dans le milieu de la prostitution ».
La campagne est lancée par huit associations de jeunes dont des mouvements féministes comme Osez le féminisme! ou Les Effrontées, des mouvements politiques (mouvements des jeunes communistes français, mouvement des jeunes socialistes, et l’Union des étudiants communistes) et des mouvements étudiants et lycéens (UNEF, la mutuelle des étudiants, UNL). Ces derniers ont signé fin septembre une tribune visant à « abolir la prostitution » et à sanctionner les clients de prostituées, comme le prévoit une proposition de loi déposée par le groupe socialiste à l’Assemblée Nationale, et qui doit être examinée fin novembre.
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