C’est peut-être le plus gros rebondissement depuis le début de l’affaire DSK .
Les enquêteurs du procureur auraient découvert des éléments troublants au sujet de la plaignante, Nafissatou Diallo. Blanchiments d’argents, mensonges, appels douteux, autant de faits qui remettent totalement en cause l’accusation de la jeune femme. Une comparution au tribunal exceptionnelle aura lieu aujourd’hui à 17h30 heure française, afin de faire la lumière sur ces éléments.
Les réactions ont été très vives du côté de la gauche. Sur RTL, Lionel Jospin qualifie ces révélations de « coup de tonnerre ». A la question de savoir si Dominique Strauss-Kahn pouvait reprendre la course à la présidentielle s’il était éventuellement libéré, Jean Louis Borloo, invité d’iTélé, a déclaré : « Il est membre du PS, il a manifesté l'intérêt pour cette fonction (…) J'ignore absolument son état d'esprit mais je ne vois pas, s'il le souhaitait, ce qui l'en empêcherait en tous les cas ».
Interrogé par l’Express.fr, le député Strauss-Kahnien Jean-Jacques Urvoas espère quant à lui que « le rayon de soleil aperçu ce matin se transforme en soleil en fin d’après-midi ». C’est en effet cet après-midi que l’on saura si les éléments trouvés par les avocats vont réellement jouer un rôle dans la disculpation de DSK.
Même sentiment pour Jack Lang, ancien ministre de la culture, qui s’est dit « heureux » au micro de RMC : « Je suis un militant de la présomption d'innocence et dans ce cas-là comme dans les autres, il ne faut pas qu'on puisse jouer avec l'honneur et la dignité d'une personne (...). En plus c'est un ami, lui comme Anne (Sinclair) ».
François Hollande, actuel candidat aux primaires socialiste, espère que « toutes les charges seront levées » contre DSK, lors de son audience de cet après-midi.
Martine Aubry, qui avait assuré qu’elle attendrait l’issue de l’audience d’aujourd’hui pour se prononcer, a réagi brièvement sur l’affaire : « C'est l'amie de DSK qui s'exprime ce matin. Les nouvelles qui nous parviennent nous procurent une immense joie. J'espère que la justice américaine établira toute la vérité et permettra à Dominique de sortir de ce cauchemar. Je veux également lui redire toute mon amitié, ainsi qu'à sa femme Anne et sa famille ».
Aucune réaction du côté de la droite. Seul le député Bernard Debré, qui avait qualifié DSK de « délinquant sexuel » a avoué être « allé trop vite » dans ses accusations.
Si l’audience de cet après-midi s’avère favorable, elle bousculera à tous les coups la primaire du PS.
Le dépôt des candidatures, qui se terminent le 13 juillet, pourrait être perturbé, si DSK est libéré.