Qui était au courant des agissements de l'Abbé Pierre ?
Décédé en 2007, l'Abbé Pierre est depuis juillet 2024 visé par une série de témoignages de femmes l'accusant de violences sexuelles commises entre les années 1950 et les années 2000. Baisers imposés, fellations forcées, propos à caractère sexuel... Ces révélations ont fait l'effet d'une onde de choc durant l'été. On évoquait le sujet dans cet article, quand la Fondation Abbé Pierre allait changer de nom en septembre dernier, après la découverte de 17 nouveaux témoignages accablants.
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Le prêtre, figure de la lutte sociale et ayant longtemps été parmi les personnalités préférées des Français, est aujourd'hui associé à un profil de prédateur sexuel. De quoi questionner : s'il a agi ainsi sur de nombreuses femmes, son entourage était-il au courant ?
C'est ce qui semble avoir été le cas, si l'on en croit les propos de l'avocat et député européen Gilbert Collard. Invité de l'émission "Chez Jordan" présentée par Jordan De Luxe sur C8, le 18 novembre dernier, il s'est exprimé au sujet des accusations à l'encontre de l'Abbé Pierre.
Jordan De Luxe l'interroge au sujet de l'affaire : "ça vous a choqué ce qui s'est passé autour de lui ?" Et l'avocat de répondre : "j'étais l'avocat de son fils moi, donc ça ne m'a pas choqué parce que j'étais quand même un peu alerté." "Le fils vous en avait parlé ?", demande le présentateur. "Oui bien-sûr". L'animateur lui demande alors si les accusations sont avérées. Ce à quoi Gilbert Collard répond : "ah oui c'est vrai."
Malgré cela, Gilbert Collard reste prudent et continue de vouloir lui rendre hommage. "Ça n'enlève rien à l'oeuvre qu'il a pu accomplir hein." Et l'avocat et député insiste pour le défendre : "Les procès faits aux morts c'était au moyen-âge. Il est mort, foutez-lui la paix ! Il n'est pas là pour se défendre, il n'a pas d'avocat, c'est un procès unilatéral. On sait ce qu'il a fait, voilà. Mais de toute manière il y a aussi son oeuvre qui reste."
Il s'est ensuite également exprimé brièvement au sujet des plaintes pour viol et agressions sexuelles à l'encontre de Gérard Depardieu : "Il n'a pas été condamné, revenons à la présomption d'innocence !". Et a donné son avis sur la peine d'un an de prison dont six mois avec sursis à laquelle a été condamné Nicolas Bedos pour agression sexuelle : "Des attouchements dans une boîte de nuit... C'est très critiquable, c'est très répréhensible, mais là il y a une peine d'une sévérité qui est conjoncturelle." Et de conclure : "C'est une peine très lourde et à mes yeux injuste."
On parlait d'ailleurs ici de la condamnation historique de Nicolas Bedos.