Nafissatou Diallo, la plaignante, a joué un rôle déterminant dans le dénouement de cette affaire. Décrite comme une personne de bonne foi, droite et sérieuse au début de l’affaire, la jeune femme est très vite apparue comme une femme vénale et malhonnête.
Les faits, qui se sont déroulés le 14 mai dans la chambre 2806 de l’hôtel Sofitel, semblaient pourtant clairs au départ. Nafissatou Diallo, femme de chambre au sein de l’hôtel, serait entrée dans la chambre de l’ex directeur général du FMI pour faire le ménage lorsque celui-ci serait apparu nu dans la chambre, sortant de la salle de bain. Essayant de s’échapper, Dominique Strauss-Kahn l’aurait rattrapé et aurait tenté de la violer. De cette altercation, la jeune femme aurait gardé de nombreuses blessures, notamment une déchirure au niveau de l’épaule.
Seulement voilà, au fil des semaines, l’accusation de la jeune femme est fortement entachée par des éléments troublants, mettant en doute sa version des faits. Tout d’abord, la jeune femme aurait donné trois versions différentes de ses actes après avoir quitté la chambre de DSK. Dans un premier temps, elle dit être restée prostrée dans le couloir et que son chef l’aurait trouvé là. Puis, dans un seoond temps, lors d’un entretien avec les équipes du procureur, le 28 juin, elle déclare être allée dans la chambre 2820, avoir fait le ménage, puis elle aurait ensuite croisé la chef à qui elle aurait tout avoué. Mais cette version ne tient pas la route : le procureur, qui décide de faire une étude des clés, découvre qu’à 12h26, la jeune femme est entrée à la fois dans la chambre 2806 et 2820. Il lui était donc impossible de faire le ménage dans un laps de temps aussi court.
En ce qui concerne sa déchirure à l’épaule, là encore des éléments contredisent les affirmations de la jeune guinéenne : si cette dernière affirme avoir été blessée à l’épaule à la fin de l’altercation avec DSK, elle ne montrera plus aucun signe de douleur au lendemain de l’agression. Elle ne reparlera de cette douleur qu’un mois plus tard.
Mais Nafissatou n’a pas menti uniquement dans l’affaire DSK. Au fur et à mesure de l’enquête, le procureur découvre toute une série de mensonges concernant le passé de la jeune femme, des mensonges qui ont d’autant plus endommagé sa sincérité et son honnêteté. Affirmant avoir été violée en Guinée, la jeune femme avouera finalement qu’il s’agissait d’un mensonge, dont l’unique but était d’obtenir un logement social aux Etats-Unis. Pour finir, alors qu’elle nie essayer de gagner de l’argent, une conversation téléphonique entre elle et son fiancé en prison prouve que la jeune femme avait en tête de se faire de l’argent sur le dos de DSK.
Le rapport du procureur en conclut que tout cela est « hautement désastreux ». Ce sont tous ces mensonges et incohérences qui mèneront finalement à l’abandon des poursuites contre DSK.
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