Un nouvel acte s’ouvre dans le scandale DSK, dans l’affaire du Carlton de Lille cette fois. L'ancien patron du Fonds monétaire international a été mis en examen hier soir par les juges d’instruction de Lille pour « proxénétisme aggravé en bande organisée », une qualification criminelle passible de vingt ans de prison et trois millions d’euros d’amende. Ses avocats ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient appel.
« Monsieur Strauss-Kahn déclare avec la plus grande fermeté n’être coupable d’aucun de ces faits et n’avoir jamais eu la moindre conscience que ces femmes rencontrées pouvaient être des prostituées », a aussitôt réagi Maître Richard Malka, l’un des avocats de l’ancien ministre. Pourtant, et bien que DSK l’ait réfuté durant sa garde à vue, certaines des call-girls en question ont soutenu que celui-ci était parfaitement informé de leur situation. Quand bien même l'aurait-il su, Maître Malka a rappelé que « le fait d'avoir une relation avec une escort ne constituerait pas une infraction », et « relèverait d'un comportement privé parfaitement licite ». Et de juger « invraisemblable » l'utilisation de la notion de bande organisée « pour une simple activité libertine ». Maître Henri Leclerc, autre conseil du principal intéressé, a pour sa part prévenu : « Il va sans dire que nous demanderons l'annulation » de la mise en examen de Monsieur Strauss-Kahn. La Chambre de l'instruction de la Cour d'Appel de Douai devra statuer sur cette demande.
A l'issue de deux journées et une nuit de garde à vue, les 21 et 22 février derniers, l’ancien patron du FMI avait été convoqué mercredi pour une audition. Il a préféré se présenter au Palais de justice de Lille, lundi vers 14h30, sans en avertir le procureur au préalable. Il en est ressorti libre vers 22 heures, mais a été placé sous contrôle judiciaire, assorti d’une caution de 100 000 euros, avec interdiction de rentrer en contact avec les huit autres mis en examen dans ce dossier, les parties civiles, les témoins, et tout organe de presse à propos des faits qui lui sont reprochés.
A 62 ans, Dominique Strauss-Kahn sera sur un autre front judiciaire dès demain mercredi, jour de la première audience de la procédure civile qui l’oppose à Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui l’accuse de viol, le 14 mai 2011, dans la suite 2806 du Sofitel de New York. Les conseils de DSK affirment que leur client ne peut être poursuivi car il bénéficiait au moment des faits d'une immunité diplomatique totale, et exigent que la plainte soit classée.
Crédit photo : AFP
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