Médiatisation de l'affaire Vincent Lambert oblige, le standard de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité explose. Car dans cette affaire, où la femme du malade souhaite laisser partir son époux, victime d'un accident de la route il y a cinq ans et gardé en vie dans un état végétatif mais dont les parents s'y opposent, reste en suspens la volonté de Vincent Lambert lui-même. Qu'aurait-il souhaité dans ces conditions ?
Selon François Lambert, son neveu, Vincent n'aurait pas voulu vivre comme ça. "Vincent avait dit clairement qu'il n'aurait pas voulu vivre comme ça. Il était infirmier : il l'a dit à sa femme, à son frère, il connaissait ce genre de cas. C'était pas 'si j'étais dépendant de quelqu'un, je préfèrerais mourir', c'était "si je suis dans le coma comme ça, sans aucune vie, je ne vois pas de spiritualité là-dedans, je préfère mourir'", a-t-il ainsi confié au micro d'Europe 1.
Mais voilà, en l'absence de consigne écrite, la parole des proches n'a pas de valeur.
Il est pourtant possible de consigner ses voeux dans pareil cas de son vivant, ainsi que le permet la loi de 2005, peu connue. ces consignes sont appelées "directives anticipées" et sont on ne peut plus simples à rédiger et confier.
- Ces directives anticipées sont valables 3 ans. Au-delà de ce délai, il vous faudra les renouveler.
- Elles doivent être rédigées par une personne consciente et concernent la conduite à tenir si, hors d’état d’exprimer sa volonté, on en venait à envisager l’arrêt ou la limitation d’un traitement inutile ou le maintien artificiel de la vie.
- Elles doivent être écrites, datées et signées de l'auteur, lequel doit également indiquer ses date et lieu de naissance,
- Si le sujet ne peut rédiger lui-même, il peut le faire faire par une personne de confiance. Il lui faudra alors 2 témoins (le rédacteur peut être l'un des deux) attestant que les directives sont l'expression de la volonté du sujet. L'attestation devra être jointe aux directives.
- Ces directives anticipées sont modifiables ou révocables à tout moment. Toute modification entraîne une nouvelle durée de validité de 3 ans.
- Elles peuvent être ensuite confiées, au choix à :
- l'auteur lui-même, qui les conservera chez lui,
- dans le dossier médical du médecin traitant
- dans le dossier médical de l'hôpital
- par la personne de confiance
- par un membre de la famille
- par un proche