M'Mah Sylla était une jeune femme de 25 ans. Le 20 novembre dernier, elle est morte à Tunis. Elle est "décédée le samedi 20 novembre à Tunis où elle avait été évacuée pour des soins suite au viol dont elle avait été victime dans une structure hospitalière" de Conakry, a annoncé le gouvernement guinéen dans un communiqué.
La jeune femme aurait été victime d'un viol au sein d'une clinique privée au sein de laquelle elle a subi un avortement. Trois médecins ont déjà été placés en détention provisoire suite aux décisions du juge d'instruction du tribunal de la banlieue de Manfanco. Ils sont accusés de "viol, avortement, administration de substances nuisibles, risque causé à autrui et complicité", comme le rapporte TV5 Monde.
Une enquête est encore en cours. En attendant, c'est sur les réseaux sociaux que l'indignation s'exprime. Sur Twitter notamment, un message est largement relayé : "Justice pour M'mah Sylla". Bien souvent lui est joint le portrait de M'Mah Sylla, devenue un symbole tragique des violences faites aux femmes.
Des violences qui ont choqué le pays.
"Il faut savoir que la Guinée est un pays où la violence faite aux femmes est endémique. Il faut que ça s'arrête, et pour cela, la solution est très simple : il faut combattre l'impunité", a témoigné Fatou Souaré Hann, directrice exécutive de l'ONG Wafrica Guinée, auprès du média international RFI. Selon la directrice toujours, "la Guinée a connu beaucoup de cas symboliques comme ça, des jeunes femmes, battues à mort et j'en passe".
"M'Mah Sylla elle s'appelait. C'est une énième victime de violence, une victime de trop. Mes sincères condoléances à sa famille et puisse justice lui être rendue", a fustigé à l'unisson l'association Femmes Engagées pour la Salubrité. La journaliste Diaka Camara a éveillé les consciences sur Twitter : "Son nom était M'mah Sylla, elle était pleine de vie avec des rêves et des ambitions détruits du jour au lendemain par des actes de violence inimaginable. N'oublions jamais son nom et nous veillerons à ce que justice lui soit rendue. #BrisonsLeSilence".
"Il y a sur les réseaux sociaux une prise de conscience, on ne veut plus jamais voir ça. Briser le silence est extrêmement important", a poursuivi du côté de RFI Malado Kaba, membre du Groupe de réflexion et d'Influence des femmes.
Une pétition a été lancée pour réclamer des sanctions contre les auteurs présumés de ce drame, à l'initiative d'associations de défense des droits des femmes.