Deux sociologues américains viennent de réfuter l'idée communément admise selon laquelle le fait d'aider ses enfants à faire leurs devoirs contribuerait à leur réussite scolaire. Dans La boussole cassée, Keith Robinson, et Angel L. Harris affirment en effet qu'à partir du collège aider ses enfants produirait l'effet inverse de celui souhaité en faisant baisser leurs notes en classe. Et ceci, quels que soient l'origine ethnique, les diplômes et la classe sociale des parents.
Si cette thèse semble étonnante, elle est confirmée par le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) mis en place par l'OCDE, dont les travaux récents montrent que les collégiens qui se font aider par leurs parents ont de moins bonnes notes que les autres. Ce phénomène concerne notamment les épreuves de compréhension écrite et les tests d'interprétation des énoncés scientifiques.
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Comment les sociologues expliquent-ils ce phénomène ? Le fait d'attacher une importance excessive à la scolarité de ses enfants engendrerait en effet chez eux une anxiété néfaste. Craignant de ne pas être à la hauteur de leurs parents, les élèves qui se font aider régulièrement seraient trop stressés, ce qui nuirait à leurs notes.
Les enfants qui, au contraire, se débrouillent seuls développent une plus grande confiance en eux qui a un effet sur leur scolarité. Un cercle vertueux, en somme.
Il ne s'agit cependant pas de ne pas du tout s'impliquer dans l'apprentissage des enfants. Ainsi lire des histoires aux plus jeunes et aider les collégiens à gérer leur planning de cours serait bénéfique. Et, cela va de soi, les parents dont les élèves sont en difficulté scolaire ont tout intérêt à les soutenir, du moment qu'ils ne leur mettent pas trop la pression.
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