femmes
"C'est le plus beau métier au monde !" : en Algérie, une ferme écologique tenue par deux femmes bouscule gentiment les machos
Publié le 25 juin 2024 à 10:10
Par Terrafemina avec AFP
Affairées dans leurs champs, Ibtissem Mahtout et Amira Messous examinent leur récente récolte de fraises, tomates et oignons dans leur ferme écologique, un projet peu commun en Algérie dans...
Algérie : une ferme écologique tenue par deux femmes bouscule gentiment les machos
Amira Messous et Ibtissem Mahtout dans leur ferme à Douaouda, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de la capitale algérienne, le 30 mai 2024 Algérie : une ferme écologique tenue par deux femmes bouscule gentiment les machos Amira Messous et Ibtissem Mahtout dans leur ferme à Douaouda, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de la capitale algérienne, le 30 mai 2024© AFP, -
La suite après la publicité

Affairées dans leurs champs, Ibtissem Mahtout et Amira Messous examinent leur récente récolte de fraises, tomates et oignons dans leur ferme écologique, un projet peu commun en Algérie dans un milieu agricole encore très masculin.

"Dès que je suis sur le terrain, je suis heureuse. Du matin au soir, on est là. Pour moi c'est le plus beau métier au monde", lance fièrement à l'AFP Amira Messous, 28 ans, une botte de betteraves fraîchement sorties de terre à la main dans l'exploitation créée il y a quatre ans à Douaouda, à 30 km à l'ouest d'Alger.

Après un master en biodiversité et écologie végétale obtenu à l'Université des sciences et de technologie Houari Boumediene, les deux amies ont quitté Alger pour revenir à la terre et se lancer dans une agriculture respectueuse des cycles naturels, sans recours aux pesticides.

Selon le quotidien algérien Horizons, seules 4% des inscrits à la Chambre d'agriculture de la préfecture de Tipaza (à laquelle est rattaché la ferme bio) étaient des femmes en octobre 2023.

Amira Messous et Ibtissem Mahtout dans leur ferme à Douaouda, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de la capitale algérienne, le 30 mai 2024 © AFP, -

Au départ, "le fait de devoir s'intégrer (à un milieu d'hommes, ndlr), ça faisait un peu peur", confie Amira Messous. Mais "les agriculteurs sont contents de voir des femmes éduquées sur le terrain, ils prennent le temps de nous expliquer, ça valorise leur travail", estime-t-elle aujourd'hui. 

"On a commencé avec un petit budget, 60.000 dinars algériens (environ 410 euros), juste pour acheter notre outillage de base", explique la cultivatrice, formée par le collectif Torba, une association qui défend une agriculture écologique. "On a appris à planter, à semer, à travailler le sol", raconte Ibtissem Mahtout, 29 ans. 

Aujourd'hui, les deux associées emploient un ouvrier agricole à plein temps et jusqu'à huit saisonniers en période de récolte, sur leurs 1.300 mètres carré.

- Vente sur Instagram -

Leur succès repose aussi sur une stratégie commerciale innovante qui mêle réseaux sociaux et proximité avec le consommateur. 

Amira Messous (G) et Ibtissem Mahtout remplissent des sacs en papier avec les produits de leur ferme, que les clients viennent les chercher dans une ferme pédagogique à Zeralda, à l'ouest d'Alger, le 30 mai 2024. © AFP, -

Toutes les semaines, elles présentent, sur leur compte Instagram, leur panier de fruits et légumes que les clients intéressés peuvent réserver via Whatsapp, puis récupérer le vendredi matin -- premier jour du weekend en Algérie -- dans une ferme pédagogique à Zeralda, à quelques kilomètres de leurs champs.  

"De temps en temps, on veut manger quelque chose de sain. Et en plus, quand j'ai découvert les ventes pour les abonnés, j'ai trouvé ces filles très sympas, je voulais les encourager", témoigne à l'AFP Fatma Zohra, une retraitée de 72 ans, cliente fidèle.

Chaque semaine, les deux exploitantes vendent entre 10 et 30 paniers dont la composition suit les saisons, souvent plus variée durant les beaux jours qu'en automne ou hiver. 

Au-delà du marché paysan du vendredi, où d'autres producteurs viennent aussi proposer leurs produits, la ferme pédagogique est également un espace de rencontre où sont organisés des cours de cuisine, des activités artistiques et des visites pour enfants.

vid-gge/fka/ila

© Agence France-Presse

Mots clés
femmes Environnement
Sur le même thème
"Le tabou des règles est la discrimination sexiste la plus répandue dans le monde !", alerte une ONG
Santé
"Le tabou des règles est la discrimination sexiste la plus répandue dans le monde !", alerte une ONG
27 mai 2024
Les Françaises et les Français ont de plus en plus de mal à trouver des soignants près de chez eux
Santé
Les Françaises et les Français ont de plus en plus de mal à trouver des soignants près de chez eux
8 juin 2024
Les articles similaires
"Les plus précaires des précaires, ce sont les femmes" : cette recyclerie 100% féminine du Lot "ramène les femmes vers l'emploi"
femmes
"Les plus précaires des précaires, ce sont les femmes" : cette recyclerie 100% féminine du Lot "ramène les femmes vers l'emploi"
17 juin 2024
"La musique n'existe que si elle est jouée !" : Astrig Siranossian, la violoncelliste qui célèbre les compositrices oubliées
musique
"La musique n'existe que si elle est jouée !" : Astrig Siranossian, la violoncelliste qui célèbre les compositrices oubliées
31 mai 2024
"Elles ont dû désobéir, lutter !" : derrière le Débarquement, il y a ces femmes de l'ombre méprisées et méconnues
femmes
"Elles ont dû désobéir, lutter !" : derrière le Débarquement, il y a ces femmes de l'ombre méprisées et méconnues
5 juin 2024
Dernières actualités
"Les violences sexuelles sont dues à l'immigration" : cet homme politique tient des propos scandaleux play_circle
Politique
"Les violences sexuelles sont dues à l'immigration" : cet homme politique tient des propos scandaleux
22 novembre 2024
Affaire Slimane : Vitaa réagit, et voici pourquoi c'est (très) dérangeant play_circle
scandale
Affaire Slimane : Vitaa réagit, et voici pourquoi c'est (très) dérangeant
22 novembre 2024
Dernières news