« Certaines choses ne peuvent pas être couvertes. Combattons ensemble les violences faites aux femmes. » Tel est le slogan de la toute première campagne lancée en Arabie saoudite contre les violences conjugales. L’affiche marque les esprits : on y voit un visage, recouvert entièrement d’un niqab noir, qui laisse seulement apercevoir les yeux bruns d’une femme. Elle a un œil au beurre noir, que même sa cage de tissu n’arrive pas à recouvrir. La campagne baptisée « no more abuse », a été financée par la fondation du Roi Khalid et entend sensibiliser aux violences domestiques. Une grande première dans le pays, qui n’est pas franchement connu pour l’attention qu’il porte au respect des droits des femmes.
Un pas en avant pour les saoudiennes donc, mais un petit pas. Difficile en effet de se contenter d’une campagne qui dénonce les violences conjugales quand on sait que le pays est classé 131e sur 135 pays en termes d’égalité des sexes selon le Global Gender Gap Report de 2012. Au-delà des violences physiques, les Saoudiennes sont victimes au quotidien d’un royaume régi par la charia. Et si depuis quelques mois certaines améliorations que l’on serait tenté de qualifier d’anecdotiques ont été apportées par le roi Abdallah, comme le droit pour les femmes de faire du sport, la route est encore longue pour que ces dernières puissent bénéficier d’un semblant de liberté. Elles n’ont ainsi toujours pas le droit de conduire (et ne peuvent faire du vélo qu’accompagnées par un homme), ni de voyager seules, et sont encore loin d’acquérir le droit de vote. Difficile donc d'être optimiste quant au retentissement de cette campagne contre les violences faites aux femmes.
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