Dans le royaume ultra-conservateur qu'est l'Arabie saoudite, les femmes pourraient trouver dans le sport un moyen de se débarrasser de leurs carcans. En effet, après le débat enflammé né de l'envoi, pour la première fois en 2012, d'athlètes saoudiennes aux Jeux Olympiques de Londres, le pays avait déjà voté une loi autorisant la pratique sportive des jeunes filles dans les établissements scolaires privés uniquement. Près d'un an après l'adoption de ce texte, en mai 2013, le Conseil consultatif saoudien recommande désormais au ministère de l'Éducation d'autoriser le sport dans les écoles publiques de filles.
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Un avis débattu mardi et auquel de nombreux membres de cette assemblée, désignés sans réelle prérogative, se sont farouchement opposés. À l'agence de presse saoudienne Spa, l'assistant du président du Conseil consultatif a d'ailleurs indiqué que la question avait donné lieu à de vifs échanges ; ses opposants soutenant que les écoles n'étaient pas équipées pour les activités sportives. De leur côté, les défenseurs de l'introduction du sport dans les établissements publics féminins espèrent qu'elle aidera à combattre l'obésité et contribuera à la création de nouveaux emplois pour les femmes.
Finalement, se basant sur une fatwa du défunt mufti Abdel Aziz Ben Baz - qui avait estimé que les femmes pouvaient être autorisées à faire du sport « dans les limites fixées par les règles de l'islam » -, le conseil a lui aussi jugé que la recommandation n'était pas contraire à la loi islamique, strictement appliquée dans le royaume.
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Mais s'il constitue une timide avancée pour les droits des Saoudiennes, ce débat sur le sport féminin a provoqué la fronde des internautes. Alors que certains ont applaudi la mesure, d'autres ont ainsi moqué le président du Conseil, le Majlis al-Choura, s'étonnant de le voir perdre son temps sur un sujet jugé futile. Mais dans un pays qui, entre autres, interdit la mixité, prive les écolières, lycéennes et étudiantes d'activité physique, refuse aux femmes le droit de conduire et les empêche de quitter le pays sans l'autorisation d'un tuteur, peut-on vraiment parler d'avancée futile ?