"T'es trop grosse. C'est dégoûtant." "Tu ne devrais pas avoir confiance en toi si t'es tellement en mauvaise santé." Ce type de commentaires, Lexie Manion en a reçu par centaines. Âgée de 22 ans, cette Américaine du New Jersey milite contre la grossophobie, à savoir la stigmatisation des personnes en raison de leur poids.
Le 7 octobre dernier, elle publie sur Instagram deux photos d'elles, l'une avec des vêtements transparents, l'autre dans un large pull, comme le relevait Le HuffPost américain lundi 30 octobre. "J'ai confiance en moi", écrit-elle sur la première, avant de préciser sur la seconde: "J'ai toujours confiance en moi."
"En tant que femme au physique 'grande taille', si je porte des vêtements confortables, je suis perçue comme 'ne faisant pas d'efforts'", ajoute-t-elle. "Aux yeux de nombreuses personnes, être gros signifie être feignant/en mauvaise santé/immonde." Cette publication a été aimée plus de 17.000 fois sur son compte Instagram.
En réponse à ce message, elle a aussi reçu des centaines de messages haineux, comme elle en témoigne dans un article publié sur Cosmopolitan le 26 octobre. "Au début, j'étais fière d'avoir partagé cette publication", raconte-t-elle. Après avoir fait une tentative de suicide, ayant souffert de boulimie et de dépression, elle était fière de pouvoir s'assumer.
Face à ses attaques, elle a tout d'abord pensé à passer son compte en mode privé, mais ne voulait pas s'isoler des autres femmes présentes sur le réseau social. "Mon mouvement suivant a été de bloquer ces harceleurs, ce qui m'avait déjà fait me sentir mieux auparavant", poursuit-elle. Une technique qui fonctionnait cette fois encore, jusqu'à ce qu'elle tombe sur ce commentaire: "Je suis sûr que tu ne vas pas tarder à mourir".
Elle a alors décidé de répondre aux attaques, d'abord en s'assumant, puis en essayant d'argumenter face à ceux qui l'attaquaient. Peine perdue.
"Au milieu de cette haine, j'ai remarqué que certaines personnes sont venues prendre ma défense", explique la jeune Américaine. Elle a alors décidé de changer de technique: "J'ai identifié les personnes qui avaient écrit les pires choses à mon propos, puis je leur ai envoyé directement un message ou commenté publiquement une de leur publication avec un compliment sincère."
Parmi ces 30 personnes ciblées, elle n'a reçu que quelques réponses. Certains l'ont remercié, deux se sont excusées, décrit-elle. Mais plus aucune d'entre elle ne se montrait agressive. "Détourner ces conversations à ma façon m'a aidée à retrouver la fierté que j'avais quand j'ai posté ces photos", écrit-elle.