Une étude menée auprès de 650 patients et parue le mercredi 6 novembre dans le journal Neurology démontre que parler deux langues retarde la démence de cinq ans. À ce jour, cette étude est la plus large jamais menée sur l’impact du bilinguisme dans le déclenchement de la démence. Les chercheurs qui ont effectué les recherches ont analysé ce facteur indépendamment de l’éducation, du genre, du métier et du lieu de vie des cobayes.
Le bilinguisme permettrait de mettre à distance la maladie d’Alzheimer, les démences vasculaire et fronto-temporale. Et le bilinguisme ne profite pas qu’aux personnes ayant reçu une éducation formelle : les illettrés tirent le même bénéfice qu’eux de leur bilinguisme. « Ces découvertes laissent penser que le bilinguisme a une influence plus forte sur la démence que tous les médicaments. Cela fait de l’étude de la relation entre bilinguisme et cognition une de nos priorités », s’est réjoui Thomas Bak, professeur à l’université d’Edimbourg et signataire de l’étude. Attention toutefois, que les trilingues (et plus) ne s’enthousiasment pas trop vite. Trois langues ne vous feront pas gagner 10 ans de bonne santé mentale.
>> Alzheimer : la vitamine D et les oméga 3, nouvelles pistes de traitement ? <<
Des études supplémentaires sont prévues pour déterminer quel mécanisme retarde le déclenchement de la démence. La « gymnastique » de conversion des mots, expressions et structures grammaticales, cet entraînement naturel pour le cerveau, pourrait être en cause. Elle serait même bien plus efficace qu’un programme d'entraînement cérébral.
Enfants bilingues : plus réactifs, mais des lacunes en vocabulaire
Pickaboonanny : une armada de baby-sitters bilingues à votre service
4 méthodes pour apprendre l'anglais rapidement