"Beyoncé: nuances d'une icône culturelle". C'est le nom d'une série d'une demi-douzaine de cours que devrait proposer l'Ecole Normale Supérieure du 24 novembre au 9 février. Un séminaire dédié à "Queen B", pour le plus grand plaisir des fans, mais aussi de celles et ceux qui aiment à constater l'influence des figures culturelles.
Etudier Beyoncé ? L'idée n'est pas absurde. Chanteuse, femme d'affaires, danseuse, l'artiste a marqué au fer rouge le pop-féminisme, ce mouvement incarné par la révolution pop d'une Madonna et le girl power capitaliste-friendly des Spice Girls. Lorsqu'au sein d'un clip de 2012 (celui de "Flawless") la chanteuse a employé les mots "We should all be feminists" (ceux de l'écrivaine nigériane et femme politique Chimamanda Ngozi Adichie), plus de doute, le féminisme s'affichait sous un nouveau visage, éclatant, fédérateur.
Une influence qui intéresse l'ENS...
L'idée de ce séminaire ? "Appréhender dans un ancrage pluridisciplinaire les problématiques que soulève l'orientation artistique de Beyoncé, aussi bien par l'histoire de l'art, les littératures contemporaines, l'histoire ou la philosophie". En gros, aussi bien étudier son influence sur les militances afroféministes et féministes que son incarnation de la culture populaire, face à "une culture dite légitime et savante". Bourdieu et Beyoncé, même combat ?
Oui oui, on peut clairement parler politique et socio avec Queen B, et l'ENS compte bien le démontrer. Elle n'est pas la première cependant, comme nous le rappelle BFM TV. En 2017, l'université de Copenhague au Danemark proposait par exemple un cours de musicologie dédié à l'oeuvre de la chanteuse américaine. Pour comprendre la richesse et les paradoxes de la reine, on ne saurait trop vous conseiller le foisonnant documentaire Pop féminisme, des militantes aux icônes pop. Beyoncé ne cesse d'inspirer, et on comprend volontiers pourquoi.