Le département d’éducation de Sao Paulo exige des candidates aux postes d’enseignement qu’elles fournissent les résultats d'un frottis vaginal ou qu’elles présentent un certificat médical attestant de leur absence d’activité sexuelle. Cette méthode de recrutement, aussi inédite qu'embarassante, aurait été mise en place afin de s’assurer du bon état de santé des femmes postulant pour des missions de longue durée. Le but ? Eviter qu'elles n'aient à s'absenter pendant de longues périodes pour soigner un cancer du col de l'utérus, par exemple.
Informés de cette pratique, les défenseurs des droits des femmes ont immédiatement dénoncé une véritable intrusion dans la vie privée des candidates, ainsi que le rapporte le quotidien anglais, The Telegraph. « C’est une violation du droit des femmes. Il s’agit d’une information d’ordre intime que chaque femme est en droit de garder pour elle. Il est absurde de continuer à exiger cela d’elles. », a déclaré Ana Paula de Oliveira Castro, une militante des droits des femmes de Sao Paulo.
De son côté, le département d’éducation de l'Etat s’est justifié en expliquant que ces tests répondaient aux critères du Ministère de la santé en ce qui concerne le recrutement des fonctionnaires. « Les examens de santé sont destinés à démontrer que les candidates ont, au-delà de leurs aptitudes techniques, les capacités mentale et physique de conserver leur poste pendant vingt-cinq ans en moyenne. », a déclaré l’Etat de Sao Paulo dans un communiqué. Outre ces tests gynécologiques, le département d'éducation exige également que les candidats effectuent des mammographies ou des examens de prostate, dans le cas des hommes âgés de plus de 40 ans.
Cette affaire a fait la une au Brésil après la diffusion par un site d'information de l'interview d'une jeune femme de 27 ans qui expliquait qu’elle avait honte de demander à un médecin un formulaire attestant qu’elle était vierge afin de ne pas avoir à faire les autres examens gynécologiques. De nombreuses voix se sont élevées pour protester contre cette méthode de recrutement à la suite de cette interview.
L’an dernier, un scandale similaire avait éclaté dans l’état de Bahia. L'opinion publique avait en effet découvert que les femmes postulant à des postes dans les métiers de la police étaient contraintes de subir des examens destinés à vérifier l’état de leur hymen avant d'être engagées. L'affaire avait eu un tel retentissement que le gouvernement avait dû exiger que ces tests barbares soient supprimés.
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