Quatrième cancer le plus fréquent chez la femme derrière ceux du sein, du côlon et du poumon, le cancer du col de l'utérus a touché 6 800 femmes en France en 2011 et est à l'origine de 2 080 décès. Il commence à se développer généralement sans provoquer de symptôme particulier, d'où la nécessité d'être suivie régulièrement par un gynécologue et de se soumettre à des frottis réguliers pour le détecter tôt. Les premiers symptômes se traduisent par des saignements en dehors de la période des règles et notamment après des rapports sexuels. Toutefois, ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer du col de l'utérus et peuvent avoir d'autres causes. Aussi, si vous les observez, il est indispensable de les signaler rapidement à votre médecin.
Ce sont des virus, appelés papillomavirus humains (HPV) qui sont à l'origine de 70% des cancers du col utérin. Ils se transmettent généralement au cours de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. Des études ont montré que la contamination par les HPV a généralement lieu lors des premières années de la vie sexuelle. Le fait de devenir active sexuellement à un jeune âge et d'avoir de nombreux partenaires sexuels sont aussi des facteurs à risque. Toutefois, personne n'est à l'abri d'une infection aux HPV : environ 80% des femmes y sont d'ailleurs exposées au cours de leur vie. En général, leur corps parvient à les éliminer, mais il arrive que l'infection provoque des lésions au niveau du col de l'utérus, qui peuvent évoluer vers un cancer des années plus tard.
Il est toutefois possible, grâce au dépistage par frottis vaginal, de détecter rapidement ces lésions précancéreuses et cancéreuses du col et de prévenir l'apparition d'un cancer du col de l'utérus ou de le soigner rapidement. Pour les jeunes filles qui n'ont pas encore entamé leur vie sexuelle, ou sont tout juste actives sexuellement, la vaccination préventive peut aussi être envisagée.
Depuis 2004, un vaccin préventif existe pour prévenir les cancers du col de l'utérus car il constitue une protection efficace contre les principaux HPV. La vaccination contre les HPV est recommandée pour les jeunes filles entre 11 et 14 ans et peut être proposée en rattrapage aux jeunes filles jusqu'à 19 ans inclus.
Prescrit par un gynécologue ou le médecin traitant, le vaccin peut notamment être administré lors du rendez-vous vaccinal prévu entre 11 et 13 ans pour le rappel dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite) et nécessite trois injections à intervalles réguliers. À ce jour, deux vaccins pour prévenir d'une contamination aux HPV sont disponibles sur le marché.
L'ampoule de vaccin pour une injection coûte environ 120 euros. Ce coût est pris en charge à 65% par l'assurance maladie et le reste est généralement remboursé par les organismes complémentaires. Enfin, pour les personnes qui bénéficient de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMUC), la vaccination est prise en charge à 100% et sans avance de frais.
Toutefois, il est important de savoir que la vaccination ne protège pas de tous les papillomavirus, mais des principaux HPV responsables de dysplasie du col. Elle n'élimine donc pas totalement le risque de cancer. Aussi, dès 25 ans, il est primordial de pratiquer un dépistage régulier par frottis tous les trois ans (après 2 premiers frottis normaux espacés d'un an).
Si pour certains médecins, l'efficacité de l'un des deux vaccins, le Gardasil, « n'a pas été formellement démontrée », le Haut conseil de la santé publique a souligné en 2011 qu'il « n'existait aucune donnée actuelle susceptible de remettre en cause l'efficacité de ces vaccins ou de suggérer un caractère potentiellement délétère du vaccin dans certaines catégories de la population. » La surveillance après mise sur le marché ne montre pas non plus, à ce jour, de complications significatives associées à cette vaccination.
Toutefois, comme avec tous les vaccins, celui contre les HPV peut entraîner, dans certains cas, des effets secondaires : réactions locales au point d'injection, parfois de la fièvre, et plus rarement un malaise avec possible perte de connaissance. Si après injection, vous constatez l'apparition de l'un des symptômes suivants, il est important d'en faire part à votre médecin.
Après 25 ans, le dépistage du cancer du col de l'utérus se fait avec un frottis cervico-utérin. Non douloureux, le frottis est un examen pratiqué généralement par le gynécologue, qui consiste à prélever des cellules à la surface du col de l'utérus et permet d'en repérer les anomalies à un stade où il est plus facile de les soigner.
Recommandé pour les femmes de 25 à 65 ans, le frottis est un examen à pratiquer tous les trois ans, même en l'absence de rapports sexuels. Ni la grossesse, ni la ménopause, ne dispensent de l'examen. Selon l'Institut national du cancer, ce dépistage régulier permet d'éviter près de 90% de cancers du col de l'utérus.
Le coût du frottis comprend le montant de la consultation pour le prélèvement et environ 15,40 euros pour son analyse. Sa réalisation et sa lecture par un anatomopathologiste sont pris en charge dans les conditions habituelles de remboursement de l'assurance maladie. Le coût restant est généralement pris en charge par les organismes complémentaires. Comme pour le vaccin, les bénéficiaires de la CMUC verront le frottis pris en charge à 100% sans aucune avance de frais.
N'hésitez pas à évoquer auprès de votre médecin traitant ou gynécologue les questions que vous pourriez vous poser sur le vaccin contre les HPV ou le dépistage par frottis. De nombreuses informations sur la vaccination et la prévention sont aussi disponibles sur e-cancer.fr ou auprès de la ligne Cancer Info au 0810 810 821.