Le toucher vaginal, passage obligé parfois mal vécu par les femmes lors des examens gynécologiques de routine, est critiqué par l’American College of Physicians (ACP), une société de médecins américains. Il serait, selon l'ACP, qui a publié une étude lundi 30 juin inutile et même contre-productif, car il peut conduire à des erreurs de diagnostic.
« Le toucher vaginal de routine n'a donné aucun résultat positif chez les femmes sans symptôme, présentant un risque moyen de cancers gynécologiques et qui ne sont pas enceintes », indique Dr Linda Humphrey, membre de la commission des guides cliniques de l'ACP, co-auteure de cette recherche parue dans les Annales de médecine interne (AIM).
Cet examen, « gênant pour un grand nombre de femmes », permet « rarement de détecter des maladies graves, il ne réduit pas la mortalité » et « conduit à des résultats faussement positifs ou négatifs qui entraînent des coûts supplémentaires », a-t-elle précisé.
Le toucher vaginal dissuaderait les patientes de revenir se faire examiner
Aux yeux de l’ACP, les conséquences négatives de l’examen dépassent de loin ses bienfaits. En effet, les médecins américains pointent du doigt le fait que le toucher vaginal, qui suscite souvent de l'embarras ou de l'anxiété chez les patientes, n'ait pour effet de les dissuader de revenir chez leur gynécologue pour un autre examen.
Quant au frottis cervico-utérien, il demeure indispensable, notamment dans le dépistage précoce du cancer du col de l'utérus, et doit être effectué au moins tous les 3 ans au-delà de 25 ans.