
Et si on brisait les gros tabous sur la psychiatrie ?
Et au passage, sur la santé mentale et la dépression ? Ils abondent, ces clichés tenaces, d'autant plus quand il est question des femmes, associées à bien des "diagnostics" qui durant des siècles n'avouaient pas leur misogynie indéniable. De la fameuse "hystérie" à la folie féminine en passant par la "fragilité" et "l'inconstance" des "humeurs", forcément "passionnées" par rapport à leurs homologues masculins, bref... On vous épargne le pire.
Mais aujourd'hui, Valérie Lemercier tient à bousculer les préjugés associés à la psychiatrie, à l'internement, et au choix de se rendre dans les établissements spécialisés. C'est pour cela qu'elle l'a avoué auprès d'Audrey Crespo-Mara dans Sept à huit : oui oui, la comédienne a été internée à Saint-Anne, le très célèbre hôpital dit psychiatrique...

Et elle en parle très librement.
Valérie Lemercier témoigne sans chichis : "Oui quand j'avais 23 ans, je n’étais pas très bien..."
Enormes doutes, grosses galères d'actrice débutante, lourdes introspections, dépression... Progressivement, Valérie Lemercier comprend lors des prémices de sa carrière qu'elle doit agir pour soulager sa santé mentale, traiter ses névroses et son mal-être. D'où le choix du centre de psychiatrie.

Et cela, elle en garde étonnamment de bons souvenirs. Un mot d'ordre surtout : l'écoute.
"J’y suis allée avec ma valise à l'hôpital Saint Anne et on m’a prise. Ils m’ont prise au sérieux, ils m’ont gardée. Je suis restée un mois et demi et ça m’a sauvé la vie"
Ces mots n'ont l'air de rien mais ils importent énormément.

Car c'est une manière de tacler la psychophobie : la stigmatisation, parcourue de préjugés, des personnes souffrant de troubles psychiatriques, ou "troubles psys". Ils sont d'une très grande variété ces troubles, mais force est de constater que la culture populaire, par exemple, les réduit aux mêmes motifs, caricaturaux, à des images tout droits sorties d'un film d'horreur.
Et qui associent ces troubles à l'angoisse, la double personnalité, la dangerosité... On baigne bien souvent dans une atmosphère de thriller quand il est question de centres psychiatriques, il faut bien l'avouer. De quoi susciter diabolisation et psychose, au moins depuis... Et bien, le succès du film Psychose, il y a 60 ans. C'est d'ailleurs ce qu'épinglent régulièrement des experts du sujet : on vous recommande à ce titre Jean-Victor Blanc, et son ouvrage "Pop & Psy".
D'où l'importance de parler ouvertement de ces enjeux, comme le fait l'actrice Césarisée !