Un rapport rendu public jeudi 19 juin par le California State Auditor, (bureau chargé des politiques publiques de l’Etat de Californie, Ndr) confirme en partie les informations du Center for Investigative Reporting l’an dernier, selon lequel des prisonnières s’étaient fait ligaturer les trompes sans leur consentement dans plusieurs établissements pénitentiaires de l'Etat.
Selon les conclusions de cet audit, sur 144 stérilisations pratiquées en l’espace de huit ans, 39 stérilisations ont eu lieu sans que l'intéressée ne donne son autorisation légale. Les règles qui encadrent cette procédure délicate en prison sont, en effet, très strictes. La détenue doit être âgée de 18 ans pour pouvoir subir cette opération, et elle doit bien entendu signer un document officiel, également signé par le médecin qui la suit.
Or, dans 27 cas, le médecin de la détenue n’a jamais signé le document confirmant, d’une, que celle-ci était mentalement apte à prendre cette décision et consciente des conséquences irréversibles de cette opération, et, de deux, qu’elle avait bénéficié d’une période de réflexion légale.
Par ailleurs, la loi stipule que les détenues désireuses de se faire stériliser bénéficient d’une durée de 30 à 180 jours afin de mûrir leur décision avant que l’opération ne soit pratiquée. Dans 18 cas, ce délai n’a pas été respecté. Ainsi, une opération a eu lieu 196 jours après que la prisonnière concernée ait donné son accord.
Le California State Auditor a réclamé qu’une nouvelle enquête soit ouverte au sujet des 39 opérations pratiquées sans autorisation légale et a exigé du département de santé de l’Etat de Californie qu’il étudie de près la question des pratiques médicales dans les établissements pénitentiers.