Le jury a récompensé « Winter Sleep » de Nuri Bulge Ceylan avec la Palme d'or. Le réalisateur Turc fait ainsi son grand come-back à Cannes, où il a déjà reçu trois récompenses: le Grand Prix en 2003, pour son film « Uzak », le prix de la mise en scène pour « Les Trois Singes » et enfin un autre Grand Prix en 2011 pour « Il était une fois en Anatolie ». Avec 3h16 minutes, le film est le plus long du réalisateur. L’histoire raconte les déchirements entre Aydin, comédien à la retraite, sa femme Nihal qu’il n’aime plus vraiment, et sa soeur Necla récemment divorcée, dans un hôtel qui se transforme en huis clos suite à de fortes averses de neige.
Sensation du festival, Xavier Dolan repart donc avec un prix du jury pour son film « Mommy ». Le jeune réalisateur Canadien qui vient tout juste de fêter ses 25 ans était pourtant pressenti par le public et les critiques pour remporter la Palme d’Or. Son long-métrage raconte les rapports entre une mère veuve et son fils, victime de troubles de l’attention qui le rendent impulsif et violent. Le même prix a été decerné à Jean-Luc Godard, pour « Adieu au langage ». Le réalisateur franco-suisse a signé un film inclassable, en 3D, dans laquelle il veut dire son refus de la communication contemporaine, bien loin, selon lui du véritable « langage ».
Alice Rohrwacher, jeune actrice Italienne de 33 ans fait aussi son entrée au festival en remportant un grand prix pour son film « le Meraviglie » (Les Merveilles). Le long métrage suit le destin d’une famille d’apiculteurs, dont les filles grandissent à la marge sous la coupe d’une forte autorité familiale. Mais deux événements externes vont remettre en question cet ordre établi.
Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis ont signé un long métrage dont le propos a particulièrement plu au jury. Le film suit Angélique, soixante ans, toujours fêtarde, toujours attirée par les hommes, dans sa romance avec un client de cabaret pour lequel elle travaille.
Parmi les autres lauréats, l'Américaine Julianne Moore, a été récompensée d’un prix d’interprétation féminine pour son rôle dans « Maps to the Stars » du Canadien David Cronenberg. Côté masculin, c’est le Britannique Timothy Spall qui a raflé la mise - il a particulièrement été remarqué pour son rôle dans « Mr. Turner » de Mike Leigh. Les réalisateurs et les scénaristes ne sont pas en reste: Andreï Zviaguintsev et Oleg Negin ont été récompensés pour leur scénario du film « Léviathan ». Simon Mesa Soto a de son côté remporté la Palme d’or du court-métrage pour « Leidi ». Enfin, le prix de la mise de scène a été remporté par l'Américain Bennett Miller pour « Foxcatcher ».