Son quatrième album « Little French Song » sortira dans deux semaines, le 1er avril, et ce n’est pas une blague. À cette occasion, Carla Bruni-Sarkozy a accordé une interview au magazine ELLE ainsi qu’au Nouvel Obs. Elle parle de ses chansons, son mari, ses croyances, son ami décédé François Baudot et donne son point de vue sur des sujets d’actualité.
La chanson intitulée « Le Pingouin » suscite déjà des commentaires. En effet, certains y voient une allusion au président de la République, François Hollande, lorsqu’elle chante : « Il prend son petit air souverain, mais j'le connais moi, l'pingouin, n'a pas de manière de châtelain... Hé le pingouin ! Si un jour tu recroises mon chemin, je t'apprendrai, le pingouin, je t'apprendrai à me faire le baise-main ». Des paroles qui pourraient se référer à la passation de pouvoir l’an dernier entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Carla Bruni-Sarkozy poursuit : « Ni laid ni beau, le pingouin, ni haut ni bas, ni froid ni chaud, le pingouin, ni oui ni non ». Sachant que Monsieur ni oui ni non était l’un des surnoms de François Hollande pendant la campagne présidentielle, peut-on parler de coïncidence ? La chanteuse s’en défend, personne n’est visé, uniquement « les malappris, ces gens désagréable, qui restent mystérieux pour moi », affirme-t-elle.
Dans son album figure le titre « Mon Raymond », aux paroles évocatrices : « Mon Raymond, c'est lui l'patron, c'est lui qui tient la boutique / Et bien qu'il porte une cravate, mon Raymond est un pirate (…) canon c'est d'la bombe atomique / Quand il déboule non de non l'air en devient électrique ». Raymond, c’est en fait son mari Nicolas Sarkozy, rebaptisé pour les besoins de la chanson.
«"Mon Raymond", c’est avant tout la chanson d’une amoureuse, la vision qu’elle a de son homme. (…) J’avais un peu hésité entre Raymond, Roger et Raoul, mais Raoul, c’est compliqué, ça ne rime qu’avec Séoul ! », plaisante-t-elle dans le magazine ELLE. « C’est sûr qu’il a un côté viril, que la chanson tente de décrire. Mais il a aussi une douceur et une manière d’être bien à lui. Il est tout de même absolument unique ! », explique l'amoureuse.
Carla Bruni-Sarkozy se confie également sur le suicide de son ami François Baudot en mai 2010. Elle explique que son titre « Darling » lui est dédié : « Cette chanson s'intitule "Darling", car c'est ainsi que François me surnommait. C'était aussi le premier mot de la lettre qu'il m'a laissée avant de s'en aller. À sa mort, je suis restée prostrée des jours et des jours. Je me sentais coupable de ne pas l'avoir appelé sachant qu'il allait mal. » Elle ajoute ne pas avoir mesuré à quel point son ami qui disait « ne plus avoir envie de rien » était seul. « J'ai été égoïste, déplore-t-elle. Cette chanson m'a permis d'ouvrir la porte à mon chagrin. »
Au lendemain de l'élection du Pape François, Carla Bruni-Sarkozy avoue ne pas être tout à fait croyante, mais pas du tout athée, avant d’ajouter : « Je reste ouverte d'esprit. La spiritualité m'attire et, en tout cas, je cherche quelque chose d'autre dans le corps et l'âme, qui sont tout de même très entremêlés ».
Une femme « un peu à l’ancienne », c’est ainsi que se décrit l’ancienne première dame : « Moi, j’ai un tempérament assez timide et assez courtois, le mépris, le dédain, la mauvaise éducation me laissent toujours bouche bée », explique-t-elle.
Dans les colonnes du Nouvel Obs, Carla-Bruni Sarkozy avoue ne consulter aucun réseau social : « Je suis nulle et je ne suis pas de cette génération ». Pourtant, elle est consciente que sur Internet, son nom inspire une « violence démente » même si elle estime ne pas être « tourmentée » : « On me dit souvent que j'inspire une violence démente, ce n'est pas de mon fait ! Je ne suis pas violente, ni impolie ni provocante d'ailleurs. J'en suis donc victime, tout en ayant conscience qu'elle est inévitable au-delà d'un certain degré de notoriété. »
La chanteuse parle également d'actualité. Au menu : le mariage pour tous, un sujet sur lequel elle explique son point de vue : « Je ne suis pas du tout contre. Mais j'ai choisi de ne pas me prononcer publiquement sur l'actualité politique, économique ou sociétale ».
En revanche, elle n'hésite pas à affirmer son point de vue sur l'affaire Depardieu, qui a récemment obtenu la nationalité russe : « Depardieu est un être merveilleux et de surcroît un immense acteur. Chacun est libre de faire ce qu'il veut », affirme-t-elle.
Le retour en politique de Nicolas Sarkozy ? « Je n'y pense pas du tout, car ce n'est pas à moi de le faire », explique-t-elle. Ce qu’elle veut, c’est se concentrer sur sa carrière d’artiste : « J'espère pouvoir faire de la musique jusqu'à ma mort », confie la musicienne de 45 ans.
Elodie Cohen Solal
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