Certaines femmes sont-elles plus exposées au risque de cancer du sein que d'autres ? Une étude scientifique danoise publiée le 16 octobre dans la revue JAMA met en garde celles qui utilisent un type particulier de stérilets.
Les chercheurs ont comparé 78 595 femmes danoises âgées de 15 à 49 ans qui utilisaient des stérilets au lévonorgestrel avec 78 595 femmes au profil similaire mais qui n'utilisaient pas ces dispositifs. Résultats ? Celles dont le moyen de contraception était le stérilet hormonal avaient 40 % de risques supplémentaires de développer un cancer du sein.
Pas de quoi paniquer. Malgré cette augmentation du risque, le cancer du sein reste une pathologie rare chez les femmes de moins de 50 ans et extrêmement rare chez les femmes de moins de 30 ans. C'est ce que nous a confirmé la sage-femme Sophia R. (@mafertilititeam sur Instagram).
L’étude suggère une légère augmentation du risque de cancer du sein avec l’utilisation du stérilet hormonal, comme cela a déjà été démontré avec les autres contraceptifs hormonaux. Toutefois, ce risque reste faible et réversible à l'arrêt du traitement. Pour de nombreuses femmes, les bénéfices restent supérieurs aux risques, chaque situation est unique et doit être évaluée avec un professionnel de santé, au cas par cas.
Selon la spécialiste, en dehors des patientes ayant des antécédents familiaux ou des risques génétiques de cancer du sein, les avantages du stérilet hormonal - effet contraceptif, et réduction des saignements menstruels notamment en cas d'endométriose - sont donc toujours plus significatifs que le risque cancéreux.
Ce n'est pour autant pas la première fois que l'on établit un lien entre contraceptifs et le risque de développer un cancer. En 2021, des travaux de recherches avaient déjà montré que les femmes sous contraception hormonale (pilule, stérilet ou implant) présentaient un risque accru d’environ 20 % à 30 % de développer un cancer du sein.
Mais là encore, Gillian Reeves, professeure à l’université d’Oxford et co-auteure de l’étude déclarait lors d'une conférence de presse qu'il s'agissait d’un risque "très petit en terme de risque absolu". Globalement ces types de contraception restent très avantageux au regard de la sécurité contraceptive, mais aussi parce qu'ils offrent une "protection assez importante et de long terme contre d’autres cancers chez la femme, comme le cancer des ovaires de l’endomètre", rassurait Gillian Reeves.
On connait aussi bien les risques concernant les pilules combinées, c'est-à-dire contenant à la fois un progestatif et un oestrogène. D'après l'Institut National du Cancer, "une femme sous pilule combinée semble accroître légèrement son risque de cancer du sein", et "l’utilisation d’une pilule combinée à long terme, c’est-à-dire 5 ans ou plus, ferait augmenter le risque de cancer du col de l’utérus." Selon de nombreuses études, ces risques diminuent cependant peu de temps après que les femmes arrêtent d'utiliser ces contraceptifs.