Elle est née en 1969 (on ne saura pas le jour) à Rouen, a étudié la philo et exercé le métier de libraire, fut pensionnaire à la Villa Médicis et a à son actif une bibliographie fort éclectique mais largement récompensée (Prix Franz Hessel 2011 pour So Long, Luise, Mention Spéciale du Prix Wepler 2008 pour Bastard Battle, Prix du Style 2013 pour Faillir être flingué et on en passe). C’est à peu près tout ce qu’on sait de Céline Minard qui estime de toute façon que « la biographie d’un auteur, c’est sa bibliothèque ». Et dans sa bibliothèque, on trouve, selon France Inter, de la philo, bien sûr, et les Scènes de la vie d’un faune de l’impétueux Arno Schmidt. Enfin une piste…
Si, au cours de son interview ce 2 juin sur France Inter, elle usait de parole avec parcimonie, Céline Minard délie les langues. Il a fallu cinq heures au jury (composé de 24 auditrices et auditeurs de France Inter représentant toutes les régions de France et du président, le romancier franco-congolais Alain Mabanckou) pour décortiquer son « western ».
"Les délibérations ont duré 5h. Quand la littérature est forte, enthousiaste, le temps pour nous n'existe pas" @amabanckou #LivreInter
— France Inter (@franceinter) 2 Juin 2014
« Je n’ai jamais vu une ambiance aussi enthousiaste dans les délibérations », a déclaré Alain Mabanckou sur France Inter.
« Je pense chaque livre comme un monde complet, ouvert mais autonome. Et j'essaie de faire en sorte que ce soit chaque fois un nouveau monde, une découverte, dans le sens ambigu où l'on a pu découvrir de nouvelles terres », expliquait Céline Minard à la publication de Faillir être flingué. De fait, dans la bibliographie de Céline Minard, il y a huit romans et autant de genres : de la science-fiction (Le Dernier Monde), un roman médiéval à la sauce kung-fu (Bastard Battle), un portrait de harpie post-Renaissance (Olimpia), un roman d’amour punk (So Long, Luise) et désormais un roman-western.
L’oeuvre de Céline Minard c’est « le retour de la fiction pure et dure dans le paysage littéraire français ». Pas d’autobiographie, d’autofiction et autres mémoires déguisées dans son œuvre. « Si on veut être un écrivain sérieux, un vrai écrivain, il faut faire de la fiction, et pas autre chose. Ou alors, on est poète, essayiste », a-t-elle déclaré récemment. Pour Alain Mabanckou, qui ne tarissait pas d’éloges sur son poulain ce 2 juin sur France Inter, Céline Minard, c’est « le triomphe de l’imaginaire ». « On a dit que le roman français ronronnait, se regardait le nombril », s’est-il exclamé. Céline Minard est la preuve du contraire.