Quand vous rentrez de vacances et que vos collègues vous demandent :"Alors, comment c'était ?", vous leur servez chaque fois la même réponse :"Trop court". Et si le problème ne venait pas de la durée de vos congés, mais de ce que vous en avez fait, et surtout de comment vous les avez appréciés ?
"Si vous profitez d'événements plus mémorables, alors le temps s'étend" explique le psychologue Marc Wittmann, auteur de "Felt Time: The Psychology of How We Perceive Time", et vous bénéficiez alors, de ce qu'il appelle "l'effet classique de vacances".
Ainsi, selon ce spécialiste, "Tout intervalle est plus long si vous avez plus de souvenirs stockés". Cela signifie, comme il le développe, qu'il n'y a pas que la quantité de vacances qui entre en ligne de compte mais aussi la qualité des souvenirs engendrés durant cette période. Et ce sont tous ces bons moments passés qui vous nous donner la sensation d"étirer le temps. Or, "Si vous êtes totalement détaché des choses qui se produisent, alors vous ne les stockerez pas", avertit-il car "l'émotion est la colle de notre mémoire."
Evidemment, pour avoir l'impression d'avoir passé des vacances agréables et suffisamment requinquantes, il ne s'agit pas d'enchaîner les activités et les animations non-stop, mais d'éviter de se contenter de lézarder au bord d'une piscine durant tout le séjour. Finalement, ce qui importe c'est de savourer chaque instant, d'être pleinement présent, afin que notre cerveau enregistre ces moments comme du temps bien dépensé.
De l'avis de cet expert, certaines activités sont plus propices que d'autres à nous faire profiter du moment présent durant les vacances. Par exemple, un voyage en voiture paraît toujours long. Et ce n'est pas seulement la durée du trajet mais aussi le nombre d'actions que l'on réalise durant ce parcourt et les pensées qui nous traversent l'esprit : Admirer ces endroits qui défilent devant nous et que nous n'avions jamais vu auparavant, penser à s'arrêter pour mettre de l'essence, se demander comment va être notre lieu de villégiature, les gens seront-ils sympas ? La nourriture sera-t-elle bonne ? Sans parler des enfants auxquels il va falloir trouver des occupations durant le trajet. Avec tout ceci, on évitera de tomber dans ce que le Dr Wittmann appelle le "mode pilotage automatique".
Le camping est une option de vacances permettant de relever toutes sortes de petits défis nous empêchant de rester passif durant notre séjour comme on pourrait avoir tendance à l'être en sélectionnant un hôtel tout confort. "Vous êtes concentré sur le moment présent et ce qui se passe en ce moment" explique-t-il, et c'est justement ce qui importe.
Tout comme s'offrir un bon resto ou des sorties culturelles et festives, ajouter quelques balades (bateau à voile, randonnée pédestre ou à vélo) nous fera sortir des sentiers battus, multipliant nos découvertes et activités et donnant lieu, à notre retour, à de jolis souvenirs.
Tenir un journal de bord, écrire des cartes postales, rapporter quelques souvenirs et imprimer ses photos de voyage sont également des moyens de (re)vivre pleinement nos vacances.
Enfin, le psychologue conseille de ne pas trop planifier. "La planification accélère aussi le passage du temps" "Parce que là vous êtes toujours dans l'avenir. Vous avez cette perspective future dans votre esprit, et de fait, vous ne répondez pas à ce qui se passe en ce moment.". Cela n'empêche pas, bien sûr, de réserver ses billets à l'avance, mais inutile de prévoir l'intégralité de son itinéraire des mois à l'avance, par exemple. Cela laissera un peu de place à l'improvisation et à la flexibilité, le moment venu.