"Trop agressive", "trop dure", ou à l'inverse "douce", "inoffensive"... Dans les pages du Parisien, la journaliste Léa Salamé est revenue sur les nombreux qualificatifs, parfois paradoxaux, dont elle a pu faire l'objet au cours de sa carrière, notamment lors de ses confrontations régulières aux personnalités politiques.
Pour rappel, la voix de la Matinale de France Inter co-animera aux côtés de Gilles Bouleau le débat de l'entre deux-tours qui opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen, et sera diffusé sur TF1, France 2, LCI et Franceinfo (canal 27) ce 20 avril à 21h. Un "duel" similaire à celui du débat de 2017 et devrait durer pas moins de 2h30.
"Permettez-moi de vous dire qu'on m'a suffisamment reproché dans ma carrière d'être trop agressive et trop dure", explique d'emblée la journaliste au Parisien. "Alors cela me fait sourire d'entendre, depuis quelques jours, que les politiques m'auraient choisie parce que je serais douce ou inoffensive", poursuit-elle non sans amusement. Des réflexions volontiers sexistes.
Trop agressive ou pas assez, trop "douce" ou pas assez... On reconnaît là les remarques traditionnelles et stéréotypées décochées aux femmes, et notamment aux personnalités féminines médiatiques. Une certaine idée du sexisme ordinaire. Des mots qui ont pu également être assignés à sa consoeur journaliste, Anne-Sophie Lapix, écartée de ce débat car jugée "trop mordante". Cette dernière suscite l'admiration de Léa Salamé, comme l'énonce la journaliste au Parisien : "En plus d'être une excellente journaliste, c'est une femme courageuse et droite", a-t-elle déclaré.
"Moi qui suis méditerranéenne et assez spontanée, je vais devoir me contraindre au maximum", a encore affirmé Léa Salamé. La journaliste pense évoquer le challenge du débat à des consoeurs. "J'ai prévu de parler [de cette animation du débat d'entre deux-tours] avec Nathalie Saint-Cricq pour savoir comment elle l'avait vécu et comment elle le ferait différemment, aujourd'hui", précise-t-elle. "Il y a cinq ans, c'était tendu et extrêmement violent. J'ai revu les images, c'en était malaisant."
Nathalie Saint-Cricq elle-même était revenue sur les remarques sexistes dont elle fut la cible, déplorant : "Moi, ça fait six ans que j'ai droit à un running gag sur mes cheveux. Soit j'ai l'air de sortir du lit quand je ne suis pas coiffée, soit quand je suis coiffée, je ressemble à un Playmobil. Pour faire simple, vous pouvez être vieux, pas beau et être un homme à la télé, ça passera plus facilement que si vous avez un cheveu de travers...".