Difficile d'être étonné·e quand on entend les propos des deux journalistes politiques Nathalie Saint-Cricq et Arlette Chabot sur le sexisme auquel elles ont été souvent confrontées. Pour cause, le fléau s'immisce dans toutes les strates de la société. Au micro de l'émission On refait la télé, diffusée sur RTL, les deux figures de la télévision, se sont confiées sur le sujet. Et notamment, comment elles en sont directement atteintes, par le biais de remarques négatives sur leur apparence auxquelles échapperaient leurs confrères.
"Moi, ça fait six ans que j'ai droit à un running gag sur mes cheveux", raconte Nathalie Saint-Cricq, qui a notamment commenté la campagne de l'élection présidentielle sur le plateau de France 2. "Donc, soit j'ai l'air de sortir du lit quand je ne suis pas coiffée, soit quand je suis coiffée, je ressemble à un Playmobil".
Des réflexions qui n'ont aucun rapport avec ses compétences professionnelles d'analyse, et qui ne visent jamais les hommes, estime-t-elle. "En gros, pour faire simple, vous pouvez être vieux, pas beau et être un homme à la télé, je ne citerais personne, ça passera plus facilement que si vous avez un cheveu de travers..."
"Au bout d'un moment, je trouve ça un peu ridicule", poursuit-elle, même si la journaliste affirme qu'elle peut "ne pas regarder" les mots que lui adressent les detracteur·rices sur les réseaux sociaux. "L'autre jour, j'avais des ballerines, ça a été un manque de respect pour les téléspectateurs... Y'en a qui sont hard". En ligne, on peut lire des termes abjects la décrivant, à l'instar de "la vieille", ou encore qu'il "faut f**tre à la retraite". "J'ai eu ça et je ne l'ai pas vu pour des hommes qui ont le même âge que moi", constate encore Nathalie Saint-Cricq.
Pour Arlette Chabot, illustre présentatrice de Mots Croisés sur la chaîne du service public, la meilleure technique est de miser sur une garde-robe sobre quand on passe à l'écran. Sous-entendu pour ne pas s'attirer les foudres misogynes du public ? Elle précise en tout cas que ce comportement discriminant "s'est un tout petit peu atténué" avec les années, parce qu'il "y a beaucoup de femmes à l'antenne". Et de se réjouir : "Ça se banalise et tant mieux !"
Reste à ce que d'atténuation du sexisme, on passe à sa disparition.