C'est une victoire et une reconnaissance pour le collectif Gras Politique : le mot grossophobie entre dans le dictionnaire. Sa définition ("attitude de stigmatisation, de discrimination envers les personnes obèses ou en surpoids") intégrera la nouvelle édition du Robert illustré mercredi 16 mai et dans le Petit Robert le 28 juin.
La grossophobie touche aussi bien les femmes que les hommes. Elle se manifeste partout, dans l'espace public ou dans des domaines variés. Dans la rue où les passants ne se gênent pas pour dévisager les gros, dans les transports où les sièges ne sont pas adaptés ou dans la médecine où les soins ne sont pas appropriés voire maltraitants. Les militantes anti-grossophobie sont souvent harcelées en ligne, accusé·e·s de faire l'apologie de l'obésité alors qu'il·elle·s demandent juste que la société arrête de les discriminer. Elles ont réagi avec joie à la nouvelle.
Autre mot à faire leur entrée dans le dictionnaire : "écriture inclusive" ("Qui s'efforce d'assurer une représentation égale des hommes et des femmes"). Encore une fois, c'est une reconnaissance d'un combat porté par les féministes. On pourra également découvrir dans le dictionnaire 2019 le mot "queer" ("personne dont l'orientation ou l'identité sexuelle ne correspond pas aux modèles dominants"), l'expression "violences faites aux femmes" ou encore "charge mentale", popularisée par la BD de l'illustratrice Emma.
En revanche, la définition d'un nouvel entrant, "frotteur" commence déjà à poser question : "Personne qui recherche les contacts érotiques en profitant de la promiscuité dans les transports en commun". C'est le mot "érotique" qui fait tiquer les militant·e·s sur Twitter qui rappelle que c'est avant tout une agression sexuelle.
Si la définition de frotteur pose problème, l'entrée de tous ces nouveaux mots dans le dictionnaire est une reconnaissance dans la lutte pour les droits des femmes. La bataille des mots est un premier pas.