Lorsque Paloma Bernot se rend au château de Versailles ce jour-là, elle ne s'attend pas une seconde à ce qui va se passer. La couturière de Loches, une ville de Touraine, est une passionnée de mode et plus précisément de la période du XVIIIe au XIXe siècle. Elle a d'ailleurs créé une marque autour de son affection particulière pour cette époque au style et aux tissus luxueux : Madame Augustine.
Pour elle, le palais est une source d'inspiration inépuisable, entre sa galerie des Glaces et ses ornements riches, et s'y rendre relève quasiment d'un déplacement professionnel. Seulement cette fois-ci, le pèlerinage ne s'est pas déroulé comme prévu.
Au moment de franchir la porte, Paloma Bernot se voit refuser l'entrée une première fois. On lui indique que les "déguisements" ne sont pas permis dans l'enceinte du château.
Paloma explique alors que sa longue robe blanche à fleurs, ses souliers rouges, son col de fausse fourrure et ses gants blancs conçus d'après les modèles de l'époque qui la fascine, ne constituent en aucun cas un déguisement, puisqu'il s'agit de pièces de sa garde-robe.
Elle réussit à passer les premiers contrôles, mais pas les seconds, qui la renvoient chez elle, comme elle l'explique à La Nouvelle République. Outrée, la jeune femme raconte la mésaventure sur Facebook, déplorant que "certains lieux et musées publics puissent interdire l'accès à ceux qui se présentent à eux en fonction de leur sexe et de leurs vêtements...".
Car le problème dans cette histoire, c'est bien le caractère subjectif auquel est soumis le terme "déguisement". Quand on se penche sur le règlement du lieu, on peut lire "les visiteurs doivent se présenter dans une tenue correcte ne générant pas de trouble à la tranquillité publique. Il est en particulier interdit de circuler dans le musée pieds nus ou torse nu".
Expliquez-nous donc en quoi son ensemble pourrait générer un trouble à la tranquillité publique, car à part se ruer vers elle pour lui demander d'où vient cette merveille vestimentaire, on ne voit pas.
Plus tard, le service presse du château de Versailles affirmera que ce jugement n'est autre qu'une "erreur d'appréciation" et promet des billets à Paloma Bernot pour une prochaine visite. Sous réserve qu'elle souhaite retenter l'expérience...
Paloma Bernot n'est pas la première à se voir refuser l'entrée dans un monument parisien pour sa tenue. En novembre, une touriste australienne avait été interdit d'entrée au Louvre pour une tenue jugée trop sexy.