Les chiffres parlent d'eux-mêmes : dans les couples hétéros, ce sont les femmes qui, en très grande majorité, engagent une procédure de divorce. Dans 70 % des cas aux Etats-Unis, dans 62 % des cas au Royaume-Uni et dans 75 % des cas en France. Une proportion complètement déséquilibrée sur laquelle la BBC a tenu à enquêter.
D'après le journal, la raison serait la suivante : les femmes ont davantage d'attentes concernant le mariage que les hommes, et souffrent donc d'une plus grande désillusion après plusieurs années de vie commune. En cause notamment, le décalage concernant leur capacité à exprimer leurs émotions chez les unes par rapport aux autres.
"Les hommes sont généralement construits pour avoir une intelligence émotionnelle inférieure à celle des femmes. Cela peut amener les partenaires féminines à se sentir moins soutenues et à porter une grande partie du travail émotionnel au sein de la relation", observe en ce sens Gilza Fort-Martinez, thérapeute de couple basée en Floride. Mais ce n'est pas tout.
Cet écart genré est aussi en lien avec l'évolution des droits des femmes, et une plus grande indépendance économique. Pour preuve, aux Etats-Unis, le taux de couples dont la demande de divorce émane de la femme grimpe à 90 % lorsqu'elle a pu recevoir une éducation supérieure.
"L'indépendance économique est un impératif pour qu'une femme puisse tenter de rompre son mariage, qu'elle soit seule ou qu'elle ait des enfants à charge. Il est extrêmement difficile pour les femmes de partir, à moins qu'elles n'aient un moyen de gagner de l'argent par elles-mêmes", affirme ainsi Heidi Kar, psychologie et spécialiste des violences domestiques.
Et l'experte de poursuivre : "dans toutes les cultures et dans toutes les zones géographiques, les femmes qui sont économiquement capables de prendre soin d'elles-mêmes – ce qui est généralement lié à des niveaux d'éducation plus élevés – sont plus susceptibles d'initier le divorce que celles qui ne sont pas en mesure de subvenir à leurs besoins économiques ni à ceux de leurs enfants".
La preuve, s'il en fallait, de l'urgence de la question d'égalité salariale.