En février dernier Marion mettait fin à ses jours par pendaison. Ce geste fatal faisait suite au harcèlement qu'elle subissait dans son collège de Briis-sous-Forges.
Après deux plaintes déposées, les parents de Marion qui s'est suicidée en février ont déposé une autre plainte avec constitution de partie civile, contre l'Éducation Nationale auprès du tribunal de grande instance de Paris. "Violence", "menaces de mort", "provocation au suicide", "homicide involontaire" et "non-assistance à personne en danger" voila les motifs de la plainte déposée par les parents de Marion.
Nora Fraisse, la mère de Marion s'en est expliquée au micro d'Europe1 "c'est une démarche pour les autres enfants et pour faire face au silence de l'Éducation Nationale. Nous demandons la nomination d'un juge d'instruction pour faire toute la lumière sur ce qui s'est passé", précise-t-elle avant de continuer : "nous avons, du fait de notre enquête personnelle, trouvé des preuves accablantes contre le collège, démontrant un grave dysfonctionnement. Nous portons également plainte contre les élèves qui sont nommés dans la lettre d'adieux de Marion".
En effet la jeune fille avait laissé la veille de son suicide une lettre pour expliquer les raisons de son geste fatal. Dans cette dernière, "elle disait que sa vie a dérapé, a basculé", explique la mère de la victime. "Personne ne l'a compris. Elle décrit les principales insultes, les principales menaces. Elle donne les noms des principaux harceleurs. Elle garde cette douceur et cette sensibilité qui la caractérisaient. Elle trouve les mots justes, les mots doux, malgré sa souffrance. Et elle nous dit adieu. Et elle remercie." La lettre disait également "Merci pour ceux qui m'aimaient pour ce que je suis et non pas ce que je ne suis pas", raconte encore sa mère.
Le jour de son suicide, Marion avait été victime de violences dans son collège. Malheureusement, la mort de l'adolescente n’a pas pour autant stoppé les harceleurs du collège. Les parents, qui avaient déjà déposé deux plaintes à la gendarmerie puis auprès du parquet d’Evry, ont décidé de saisir le tribunal de grande instance de Paris afin "que chacun soit face à ses responsabilités".
Les parents demandent que les harceleurs reçoivent de vraies sanction. "Ceux de Marion sont connus du collège et agissent en toute impunité", rappelle Nora Fraisse.
Selon leur avocat, Me Père, une double faute a été commise par l'administration dans cette affaire : "la première, d'ordre pénal, tient aux manquements de l'Education Nationale à ses obligations de surveillance dans le collège. La seconde faute est morale car l'Éducation nationale nous oppose depuis le drame un silence dédaigneux".