Les femmes ont-elles déjà autant été mises en avant lors des élections américaines de mi-mandat qu'en cette cuvée 2022 ? Les politologues s'interrogent alors que les profils ne manquent pas en ce sens, notamment du côté du camp démocrate, mais aussi - et c'est plus rare - dans le camp des plus conservateurs.
Au jour desdites élections, le 8 novembre, Les Echos prévoyait déjà un nombre record de femmes gouverneures au sein de la nation, entre figures progressistes et "républicaines ardentes et populistes". Selon la chercheuse Leslie Kantor, l'inscription des femmes sur les listes électorales en ces élections de mi-mandat aurait "considérablement augmenté" dans certains États.
Avec 151 femmes à la Chambre du Parlement (soit 28 %) et 24 au Sénat (24 %), il n'y aurait jamais eu autant de femmes parlementaires aux Etats-Unis, poursuit le journal - totaux au sein desquels l'on dénombre une majorité de démocrates, dont trois-quarts des députées et deux tiers des sénatrices. En outre, selon MSNBC, les femmes constitueraient actuellement l'un des groupes d'électeurs les plus influents.
Une visibilité accrue et qui passe également par la communauté LGBTQ. Durant ces élections, chacun des cinquante Etats a effectivement eu son ou sa candidate LGBTQ, pour un total de 678 candidat·e·s LGBTQ. Parmi ces personnalités, l'on compte la démocrate Maura Healey, élue dans l'Etat du Massachusetts. Par sa victoire face au républicain Geoff Diehl, Healey est devenue ni plus ni moins que la première gouverneure ouvertement lesbienne des Etats-Unis. Un fracassant renversement.
Une présence féminine forte donc, d'où émanent de multiples personnalités emblématiques, comme la gouverneure démocrate Kathy Hochul, gagnante dans l'Etat de New York et engagée à défendre le droit à l'avortement, la républicaine Sarah Huckabee Sanders, ancienne attachée de presse de Donald Trump, qui vient de devenir la première femme à occuper le poste de gouverneur en Arkansas, ou encore la démocrate Delia Ramirez, 39 ans, qui pourrait être la première femme latino-américaine élue au Congrès de l'Illinois.
Cette année, c'est la présence particulièrement forte de candidates - et pour certaines élues - conservatrices qui a été remarquée, positive pour ce qui est de l'inclusion féminine et de la représentation... Mais pas forcément pour les droits des femmes. Ainsi la victoire de la gouverneure républicaine Kristi Noem dans le Dakota du Sud suscite peu d'espoir en ce sens. Et ce alors que l'un des grands enjeux de ces "midterms" était la lutte pour le droit à l'avortement, plus fragilisé que jamais depuis sa révocation par la Cour suprême.