Les hommes connaissent peu l'intimité féminine, et encore moins les règles des femmes. Voilà ce que démontrer un micro-trottoir truculent qui fait le buzz sur TikTok. Une vidéo réalisée par la créatrice Roe v. Bros et qui cumule plus de huit millions de vues sur la plateforme sociale préférée des jeunes générations.
Au menu : des questions sur le nombre de tampons utilisés par les femmes durant leurs règles, leur application, les moments où les retirer - ou non. Des interrogations qui suscitent la perplexité, des réponses floues ou carrément à côté de la plaque.
Extrait choisi (le plus succulent) : "Est-ce que tu peux faire pipi avec un tampon ?", interroge la créatrice. Ce à quoi son interlocuteur penaud répond : "Je pense que tu dois l'enlever. J'ai vu les petites poubelles à tampons dans les salles de bains, c'est sûrement fait pour ça". Mieux vaut en rire ?
Surtout, cette vidéo s'avère aussi humoristique... que politique.
Et pour cause, ce micro-trottoir ludique nous prouve à quel point confier la gestion des droits fondamentaux des femmes aux hommes de pouvoir n'est pas une si bonne idée que cela. Une réflexion qui tombe à point nommé en cette périoder d'élections de mi-mandat ("midterm"), élections où la question du droit à l'IVG, révoqué par la Cour Suprême des Etats-Unis en juin dernier, occupe évidemment une bonne place.
Un droit soutenu par le camp démocrate, qui en a fait un argument de campagne. Conclusion de la TikTokeuse, dont le nom se réfère habilement à l'arrêt historique Roe v. Wade ? Elle est cinglante : "Ne laissez pas les cerveaux des hommes prendre le pas sur les femmes lors des prochaines élections. Votez le 8 novembre".
Pour rappel, la révocation du droit à l'avortement n'en finit pas de susciter l'indignation outre-Atlantique. De nombreuses Américaines ont notamment décidé de désinstaller leur application de suivi des règles, et appelé d'autres citoyennes à faire de même sur les réseaux sociaux, afin que leurs données ne soient pas exploitées par les autorités. Jen Klein, coprésidente et directrice exécutive du Conseil de la Maison Blanche pour la politique en matière de genre, avait elle-même recommandé aux citoyennes de rester "très prudentes au sujet de ces applications".