"Nous venons de faire l'Histoire", s'est enthousiasmée Stephanie Byers ce mardi 3 novembre, lorsque les résultats sont tombés. Cette enseignante amérindienne transgenre vient de remporter un siège à la Chambre des représentants de l'État du Kansas. Et il y a en effet de quoi se réjouir.
Car le 117e Congrès accueillera un nombre record de femmes amérindiennes à la Chambre des représentants des Etats-Unis. Les démocrates Deb Haaland, membre de la tribu Laguna Pueblo et représentante du Nouveau Mexique, ainsi que Sharice Davids de la nation Ho-Chunk représentante du Kansas, conservent leur siège après avoir été les premières femmes amérindiennes élues au Congrès en 2018.
Elles sont aujourd'hui rejointes par la Cherokee républicaine Yvette Herrell, élue pour le deuxième district du Nouveau Mexique (qui devient ainsi le premier Etat à élire deux représentantes autochtones au Congrès).
La Chambre des représentants américaine comptera désormais un nombre record de représentant·e·s autochtones après ces élections législatives du 3 novembre comme le souligne le journal indépendant amérindien Indian Country Today. Elles et ils seront six : trois hommes et trois femmes, trois démocrates, trois républicains.
Par ailleurs, au Kansas, Christina Haswood, membre de la nation Navajo, est devenue la plus jeune élue de l'État à 26 ans, tandis que Ponka-We Victors, membre de la nation Tohono O'odham et Ponca, est réélue à la chambre des représentants de l'Etat.
Selon le rapport du Center for American Women and Politics (CAWP) relayé par The Guardian, 18 candidates autochtones candidataient pour ces élections législatives 2020. Un record là encore.
Ce scrutin marque donc une victoire et un espoir pour la représentation des populations amérindiennes des États-Unis, soit 5,2 millions de personnes. Comme le rappelle Radio Canada, "s'ils sont devenus citoyens américains en 1924, ce n'est que vers les années 70 que tous les États américains leur ont donné le droit de vote". Très souvent isolées des bureaux de vote, frappées par la pauvreté (avec un taux de 27%, les communautés autochtones sont les plus pauvres du pays) et les discriminations, près de 34 % des Amérindiens en âge de voter ne sont pas inscrits sur les listes électorales selon le Native American Rights Fund. Ces nouvelles élues participeront à porter les voix de ces communautés trop souvent oubliées.