La Mère de la Folie. C'est là le nom de la première bande dessinée scénarisée par la Mère des Dragons en personne : Emilia Clarke, l'interprète de Daenerys dans la série-culte Game of Thrones. Le comic-book Mother of Madness, alias "MOM", édité par Image Comics et décliné en une mini-série de trois numéros (la sortie du premier volet est prévue le 21 juillet 2021), signe l'entrée royale de la comédienne britannique dans l'univers de la bande dessinée. Et plus encore, de la bande dessinée féministe.
On y suit les péripéties de Maya, mère célibataire au patronyme menaçant (il renvoie à "Mayhem", c'est-à-dire "le chaos") se découvrant du jour au lendemain des super pouvoirs, notamment grâce à son... cycle menstruel. Des aptitudes surnaturelles qu'elle va employer pour renverser tout un réseau de trafic d'êtres humains. Interrogée par le magazine Entertainment Weekly au sujet de cette fiction co-écrite avec l'autrice Marguerite Bennett et imaginée il y a trois ans de cela, l'actrice la décrit comme un mix entre sa sensibilité féministe, un humour ironique et "une atmosphère extrême".
"Elle peut faire beaucoup de choses à certains moments du mois. J'ai pensé que ce serait cool d'utiliser ce moment que les femmes n'aiment pas pour la rendre surhumaine", confie-t-elle.
Emilia Clarke compare même le comic-book à Deadpool, étendard de la bande dessinée trash et irrévérencieuse, se jouant volontiers des codes. Intrigant.
"Nous appelons toujours les mères des 'super-héroïnes', et je me suis dit : et si elles l'étaient vraiment ?", explique encore la star de Game of Thrones au magazine en ligne. Un concept qui tombe sous le sens. D'autant plus que pour l'incarner s'érige une protagoniste profondément humaine, pleine de failles, témoignant des pressions et injonctions à la féminité comme à la maternité. "Maya a eu une vie très difficile, elle se déteste et éprouve de la honte. Ce n'est que dans la découverte de ses pouvoirs qu'elle va accepter qui elle est", poursuit l'artiste.
Pour Emilia Clarke, "nerd" autoproclamée de comic-books mais aussi militante n'hésitant pas à épingler le sacro-saint "regard masculin", l'idée était également de déboulonner les tabous en renversant les discriminations. Elle développe : "Je me suis dit que ce serait cool de réunir toutes les choses que les femmes n'aiment pas chez elles, inverser ça, et en faire ce qui rend justement Maya surhumaine". Ainsi MOM évoque dans un univers fantasque la maternité et l'archétype de la femme forte.
A noter que ce projet collaboratif est exclusivement féminin puisque l'illustratrice Leila Leiz, la directrice artistique Isobel Richardson et l'artiste Jo Ratcliffe sont également de l'aventure.
Et la comédienne britannique de conclure : "La principale raison pour laquelle j'ai fait cette bande dessinée est que je voulais que les jeunes filles regardent une femme qui était faillible". Vulnérable, oui, mais iconique : le magazine en ligne compare carrément le masque de cette "Mother of Madness" aux cagoules des Pussy Riot, le groupe punk féministe et révolutionnaire. On ne pouvait rêver analogie plus badass.
Pour découvrir les premières planches de cette BD, c'est par ici.