La recherche médicale pour la lutte contre l'endométriose avance. Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA), équivalent américain de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient d'autoriser la mise sur le marché de L'Orilissa®, un médicament composé d'un principe actif, l'élagolix, destiné à atténuer les symptômes de l'endométriose en diminuant la production des hormones responsables de dysménorrhées (règles douloureuses).
Les premiers essais cliniques de ce traitement ont été publiés jeudi 2 août dans la revue médicale The New England Journal of Medicine. D'après l'étude, ce médicament permettrait de réduire considérablement les douleurs pelviennes et menstruelles associées à l'endométriose sur une période de 6 mois, à raison de 2 doses d'élagolix de 200mg par jour.
"Le pourcentage de femmes ayant présenté une réponse clinique à la dysménorrhée était de 46,4 % dans le groupe qui a reçu la plus faible dose d'élagolix, contre 75,8 % dans le groupe recevant la plus forte dose d'élagolix", notent les chercheurs.
Les auteurs de l'étude notent toutefois l'apparition d'effets indésirables de ce traitement administré par cachets, notamment des bouffées de chaleur légères ou modérées, des taux plus élevés de lipides sériques (protéines du plasma sanguin) et des diminutions plus importantes de la densité minérale osseuse.
Pour Yasmine Candau, présidente d'EndoFrance, l'autorisation de ce médicament symbolise une avancée encourageante dans la lutte contre l'endométriose, bien que le traitement proposé n'ait rien d'innovant. "C'est toujours une bonne nouvelle de voir que la recherche s'intéresse à cette problématique, mais les avancées ne sont pas suffisantes. Il faut savoir que le premier traitement contre l'endométriose est de prendre la pilule contraceptive en continu (...) Le second est un traitement hormonal par injection. C'est ce dernier que le médicament vise à remplacer. (...) Donc oui, c'est une bonne nouvelle. Mais pas une innovation", explique-t-elle à LCI.
L'endométriose est une maladie gynécologique qui touche environ 180 millions de femmes dans le monde et 3 millions de femmes en France, soit 1 sur 10 en âge de procréer. Découverte en 1860, cette pathologie reste encore trop méconnue : on en parle de plus en plus, mais sa médiatisation reste relativement récente. Les femmes attendent parfois entre 6 et 8 ans avant de se voir diagnostiquées d'endométriose.
Il n'existe pas à ce jour aucun traitement pour éradiquer l'endométriose, même si la chirurgie et l'hormonothérapie peuvent endiguer l'évolution de la maladie. Le traitement hormonal consiste à stopper la production d'oestrogènes de l'organisme, au moyen de dispositifs contraceptifs (pilule ou stérilet hormonal) ou d'injections d'hormones de synthèse.
Concernant le traitement chirurgical, deux options sont proposées. La première consiste en une chirurgie dite conservatrice destinée à retirer les excroissances endométriales et qui s'adresse aux femmes soucieuses de ne pas compromettre leurs chances de grossesse. Plus radicale, l'autre possibilité de traitement chirurgical contre l'endométriose est l'hystérectomie, c'est-à-dire l'ablation partielle ou totale de l'utérus.