Après Lena Dunham aux Etats-Unis, l'actrice française Julie Gayet s'engage pour briser le silence autour de l'endométriose, maladie qui touche une femme sur cinq et peut avoir des conséquences graves, comme l'infertilité.
La comédienne et productrice a accepté de rejoindre la campagne lancée par la gynécologue Chrysoula Zacharopoulou aux côtés de la chanteuse Imany afin de sensibiliser l'opinion publique à cette maladie. Elles s'expriment toutes les trois dans les pages du magazine ELLE, qui a décidé de s'emparer de ce combat.
Sur l'affiche de la campagne, on peut voir une femme les mâchoires serrées et un bâton entre les dents sous le slogan "Les règles, c'est naturel, pas la douleur". Imany donnera un concert lors de la journée mondiale des droits des femmes, le 8 mars, dont les recettes seront reversées à l'association Endomind.
"Si nous avons choisi le 8 mars pour lancer la campagne, ce n'est pas un hasard. La reconnaissance de la souffrance des femmes relève d'abord d'une question de droits des femmes et d'égalité", explique Julie Gayet, marraine du Fonds pour la santé des femmes. En coopération avec Najat Vallaud-Belkacem, des interventions dans les lycées sont également prévues cet automne afin de sensibiliser les lycéens.
Qu'est-ce-que l'endométriose ? C'est une maladie gynécologique qui se caractérise par la formation, à l'extérieur de l'utérus, de tissus constitués de cellules endométriales. Ceux-ci, qui réagissent aux fluctuations hormonales du cycle menstruel, vont saigner chaque mois comme l'endomètre situé dans l'utérus.
Or comme ces tissus sont hors de l'utérus, le sang ne peut pas s'évacuer pendant les règles. C'est de là que viennent les douleurs intenses dans le bas-ventre qui frappent les femmes atteintes d'endométriose. Par ailleurs, l'endométriose peut rendre stérile : 30 à 40% des femmes qui en souffrent ne peuvent pas avoir d'enfants.
Si les tabous au sujet des règles sont de plus en plus combattus, l'endométriose, directement liée au cycle menstruel, est encore aujourd'hui très peu évoquée. Il reste en effet encore du chemin à faire pour que la douleur des femmes soit prise en compte. Récemment le site Quartz consacrait d'ailleurs une longue enquête aux douleurs menstruelles, qui ne font guère l'objet de recherches médicales.