La deuxième génération d’immigrés est plus nombreuse que la première en France, selon l’étude publiée mercredi par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). En effet, 3 millions d'immigrés vivaient en France en 2008, soit 8% de la population totale, alors que les descendants étaient 6,7 millions (11%). Une particularité européenne qui résulte selon l’INSEE « de l’ancienneté de la migration de travail et des liens avec les anciennes colonies. »
Mais, si cette génération vit mieux que celle de ses parents, elle a toujours un niveau de vie de 12% inférieur à celui de l’ensemble de la population, contre 30% pour ses parents. Quant à l’école, des inégalités persistent : les enfants d'immigrés sont 18% contre 12% pour l'ensemble des personnes de 20 à 35 ans ayant été scolarisées en primaire en France, à ne pas avoir de diplôme du secondaire (CAP, BEP ou bac). Et ce taux atteint même 32% chez les enfants d'immigrés turcs devant les descendants d'immigrés algériens (24%) et d'Afrique subsaharienne (22%).
Des chiffres qui ne sont pas sans conséquence sur l’accès à l’emploi. En 2009, seuls 61% des descendants d'immigrés d'Afrique avaient un emploi cinq ans après leur sortie du système éducatif, contre 82% pour les descendants de Français de souche. Et quand ils trouvent un emploi, il est souvent peu qualifié : 20% des immigrés et descendants d’immigrés occupent un poste d’employé, d’ouvrier ou d’artisan/commerçant alors qu’ils sont diplômés du supérieur, contre 12% pour l’ensemble de la population.
Crédit photo : AFP
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