"Je ne suis pas en colère contre mon corps. C'est plus profond que ça. La colère, ça pourrait s'apaiser. Mon corps, je le rejette. C'est plutôt une forme de dégoût et de profonde tristesse". En cette semaine de prévention sur l'endométriose, Enora Malagré est revenue pour Gala sur sa douloureuse expérience de cette maladie.
Une maladie qui touche une femme sur dix dans le monde. Et dont l'animatrice souffre depuis douze ans maintenant. "On ne vit pas vraiment avec l'endométriose. On va dire que c'est plus de la survie qu'autre chose. Comme c'est une maladie très handicapante, on vit a minima. On est fatiguée tout le temps. On a mal en permanence. On a tendance à se désocialiser", développe d'emblée l'animatrice.
Un témoigne sensible, sincère et nécessaire, d'autant plus que l'endométriose concerne 2,5 millions de femmes en France. Marraine de l'association Info Endométriose, Enora Malagré s'est largement exprimée sur la manière dont la maladie a altéré son rapport au corps, sa santé physique, mais également mentale, au fil de ces longues années.
"Le rapport à mon corps après douze ans est désastreux. Ca laisse des séquelles profondes aussi bien physiques que psychologiques. Comme il n'y a pas de traitement qui fonctionne sur moi, mon corps a été déformé par les nombreux médicaments. J'ai pris énormément de poids, j'ai perdu mes cheveux...", détaille l'artiste.
"À 41 ans, je ne me reconnais pas vraiment. Je n'ai plus grand-chose à voir avec la jeune fille insouciante que j'étais qui a découvert la maladie", poursuit-elle sur le même ton. "Quant aux ravages psychologiques... Tout ça s'accompagne d'une perte de confiance en soi et socialement, les rapports sont très différents. Moi qui étais très sûre de moi et très légère, je suis devenue très craintive et assez sombre".
Pour Enora Malagré, les effets de l'endométriose ont été conséquents et dramatiques. "La maladie m'a beaucoup pris. Elle m'a pris mon corps et toute la confiance que j'avais", témoigne-t-elle encore. Cela se ressent le plus intensément lors des crises. Elle explique à ce titre : "Ça vous frappe à des moments inopportuns : en plein rencard, en entretien d'embauche. Parfois, j'ai eu des crises en direct à la télévision. Elles débarquent comme ça même si on commence à connaître les signes avant-coureurs".
"Ce qui est assez rare, c'est que je n'arrive pas à marcher quand j'ai des crises. Parfois, je suis obligée de m'aider d'une canne. C'est assez traumatisant", témoigne Enora Malagré à Gala. Des mots simplement poignants. Aujourd'hui, la personnalité dit "enchaîner les traitements qui ne fonctionnent pas" contre l'endométriose, faire "des allers-retours entre la pilule en continu et puis rien du tout".
Une parole douloureuse mais qui, on l'espère, saura en libérer d'autres à ce sujet. Et éveillera des consciences, en un contexte de médiatisation de plus en plus nette. En janvier dernier, Emmanuel Macron reconnaissait effectivement l'endométriose comme "un problème de société" et annonçait le projet une stratégie nationale de lutte contre la maladie.
Un bon début ? On peut l'espérer. Enora Malagré a également participé à un spot de sensibilisation, partagé sur son compte Instagram, et visible sur France Télévisions. Spot associée à une campagne nationale, "Toujours là", lancée par l'association Info-Endométriose. Une campagne qui vise à "toucher, raconter, informer, éduquer et mobiliser, sensibiliser sur l'endométriose, son impact sur la vie des femmes au quotidien".
Mais aussi, faire avancer la recherche et la prévention à travers un appel aux dons. Et la star d'affirmer : "Si c'était une maladie d'homme... Nous aurions trouvé la solution depuis longtemps".