« Deux mois au lit sans bouger c’est long, horriblement long. Tu as le temps de regarder les enjeux, de faire le bilan et de réfléchir à ta vie. » C’est l’une des seuls déclarations que Jean-Louis Borloo a bien voulu faire à Elisabeth Chavelet, journaliste à Paris Match, laquelle a enquêté sur l’état d’esprit et de santé de l'ancien ministre après que celui-ci eut annoncé l’abandon de tous ses mandats électifs à la surprise et l’inquiétude générale.
Hospitalisé en janvier dernier pour une pneumonie frontale aiguë, l’homme était néanmoins réapparu en février, rassurant ses nombreux soutiens (Borloo est toujours demeuré l’un des hommes politiques préféré des Français). Pourtant, l’annonce soudaine de ce manque d’énergie a rapidement fait enfler la rumeur, notamment à cause de son grand tabagisme et de son hygiène de vie dont il se soucie a priori peu. L’ancien ministre aurait un cancer. « Non, il n’a pas de cancer. C’est sûr et certain », affirme Paul Benayoun, son ami de quarante ans dans les colonnes de l'hebdomadaire. Simplement une immense lassitude et des accès de fièvre nocturnes qui ont fini par harasser la bête politique après des décennies de rythme infernal.
Certains l’imaginaient dépressifs. « Je ne suis pas déprimé. Pas une seconde. (…) Mais (…) j’ai envie de tourner une page », a déclaré Borloo qui, pour le plus grand bonheur de son épouse Béatrice Schönberg, s’est assidûment remis à la lecture.
Pour elle, le fondateur de l’UDI aurait voulu cette pause professionnelle dont on ne sait si elle sera définitive ou non. « Il ne voulait pas que Béatrice, qui a sacrifié pour lui sa carrière de journaliste vedette, n’endure plus encore », ajoute un proche du couple, dont on dit qu’entre eux, « la passion reste fusionnelle ».
Autour de son homme, l’ancienne journaliste a installé un cordon sanitaire pour qu’enfin il trouve ce repos qui lui fera recouvrer l'énergie dont on ne sait, pour lors, où elle le mènera. Peut-être en mer, puisque cet amoureux du football l’est aussi de la navigation à la voile et des voyages au bout du monde.