Au Royaume-Uni, l'aéroport de Birmingham propose un service pour venir en aide aux personnes menacées de mariage forcé, de mutilations génitales féminines et de violences domestiques. Le système mis en place par l'aéroport consiste à instaurer un code de couleur sur les portes des cabines de toilettes.
Après les portiques de sécurité, de petits autocollants rectangulaires discrètement affichés conseillent aux victimes potentielles d'appeler le 101. Les passager·ère·s vulnérables peuvent entrer dans les toilettes à l'aéroport de Birmingham et appeler avec son portable le numéro.
La couleur de la cabine avertit instantanément les autorités de l'emplacement de la victime, invitée à ne pas sortir jusqu'à ce qu'elle soit secourue. La personne est ensuite prise en charge par les forces de police.
Instaurée depuis déjà deux ans, les initiateurs et initiatrices de cette mesure précisent qu'ils n'ont pas de chiffres précis concernant le nombre d'appels à ce numéro d'urgence. "Cela fonctionne, mais nous n'avons pas les chiffres exacts", déclare une porte-parole de la police de West Milands à l'édition anglaise du Huff Post.
Si l'on n'avait pas entendu parler de ce dispositif jusqu'ici, c'est parce que les autorités de police de West Milands tenaient à garder le secret, afin de ne pas alerter les bourreaux des victimes, explique la porte-parole. Comme le précise l'article du Huff Post, un client de l'aéroport a repéré l'initiative et a diffusé une photo des codes couleurs sur les réseaux sociaux.
"Il s'agit du seul système de ce genre instauré dans le pays. Les autocollants ont été placés stratégiquement principalement sur les portes des cabines de toilettes masculines et féminines, après que les gens aient passé la sécurité afin que les voies de sortie soient bloquées", explique la porte-parole.
Sondés par le Huff Post à propos de l'initiative, les passager·ère·s de l'aéroport saluent pour la plupart l'initiative en émettant toutefois quelques réserves. "Je pense que c'est une bonne idée, mais que faire si vous n'avez pas de téléphone pour appeler le numéro ? Il devrait y avoir un moyen d'appeler les autorités de l'intérieur de la cabine, mais je suppose que c'est mieux que rien", estime Joanne Hayes, 43 ans.
"Je suppose que vous pourriez demander à quelqu'un d'appeler le numéro pour vous, mais c'est une façon intelligente de faire savoir discrètement à quelqu'un que vous avez des ennuis", renchérit Alice Hughes, 20 ans.
Dans le monde, une petite fille est excisée toutes les 4 minutes. Un fléau particulièrement répandu en Afrique, malgré des lois qui l'interdisent formellement, comme c'est le cas au Kenya, en Ouganda, en Guinée-Buissau, au Nigeria ou en Gambie.
Cette mutilation génitale féminine (MGF) qui consiste en une ablation totale ou partielle du capuchon clitoridien, est considérée comme un rite de passage lorsqu'une petite fille est estimée en âge de se marier (même si en réalité, ce n'est encore qu'une enfant). Cruelle et dangereuse, cette pratique peut entraîner de sérieuses infections, provoquer des hémorragies et la stérilité et parfois même conduire au décès.
Dans plusieurs pays d'Afrique comme la Somalie, le Niger et la Guinée, l'été pourrait être qualifié de "saison des excisions". Ces jeunes filles n'allant pas à l'école, leurs parents profitent de leurs vacances afin qu'elles puissent se remettre plus facilement. Certaines fillettes qui vivent en Europe ou aux Etats-Unis sont même emmenées dans leurs pays d'origine "en vacances" pour subir cette mutilation.
En 2015, la chaîne CNN faisait mention d'un nombre accru d'excisions en Egypte pendant la période estivale. Deux ans plus tard, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a publié un reportage saisissant sur les excisions en Somalie. Là encore, le constat est le même : le nombre d'excisions augmente considérablement au cours de la période estivale.