Chez l'enfant, l'éducation sexuelle passe irrémédiablement par l'apprentissage du consentement. L'enfant (et l'adulte qu'il deviendra) doit savoir qu'il est en droit de refuser un rapport sexuel et qu'on peut tout autant le lui refuser. Entamer ce genre de discussion avec ses enfants n'est pas forcément évident pour les parents. Et pourtant, il est essentiel qu'ils apprennent que les relations sexuelles ne doivent jamais être forcées. Mais pour les jeunes enfants, employer le mot "viol" est délicat. Voici quelques conseils pour ouvrir le dialogue.
Jusqu'à l'entrée au primaire, les jeunes enfants sont en pleine exploration de leur corps et de leur potentiel physique. Selon Debra Herbenick de l'Institut Kinsey, qui s'est confiée au New York Times, le meilleur moyen de commencer à faire intégrer le consentement aux enfants est qu'ils doivent "garder leurs mains avec eux" et ne peuvent pas toucher n'importe qui, n'importe où. De même, elle précise que les adultes doivent respecter le corps des enfants. Ainsi, si par exemple, vous chatouillez votre enfant et qu'il dit "stop", même s'il rit en même temps, vous devez vous arrêter pour qu'il comprenne qu'il a le contrôle de son corps.
Ne pas contraindre votre enfant à faire des bisous ou à câliner qui que ce soit (y compris ses parents) est un bon moyen de l'initier au consentement. En effet, comme le souligne Katia Hetter écrivain spécialisée dans l'univers parental, au site de CNN, imposer à un enfant des gestes d'affection pourrait lui envoyer le message qu'il est normal d'avoir des interactions physiques avec d'autres personnes qui le lui réclament même si cela le met mal à l'aise. Or, il a le droit de ne pas y consentir et c'est votre devoir de le lui faire savoir. Même si cela veut dire subir une pénurie de câlins. Au moins, quand vous en aurez, ils seront délivrés de bon coeur.
L'entrée au collège marque souvent l'arrivée des premiers bisous. Une première phase de relation physique qui rend d'autant plus importante l'intégration du terme "consentement" pour ces pré-adolescents. En effet, il est primordial pour l'enfant de faire la distinction entre un baiser partagé et un baiser volé et que seul le premier est acceptable. D'ailleurs, comme le souligne BaLeigh M. Harper à Power Up, Speak Out !, les jeunes adolescents doivent intégrer la notion de consentement de manière générale et pas seulement physique ou sexuelle. Ainsi, avant de partager une photo sur Facebook ou de raconter une histoire concernant quelqu'un d'autre, il est toujours préférable de demander l'accord préalable de la personne concernée.
A l'aube de ses premiers rapports sexuels, il est primordial d'avoir une discussion avec son adolescent afin de s'assurer que celui-ci ait bien enregistré ce que constitue le consentement. Il pourra ainsi s'abstenir ou consentir en écoutant ses propres désirs et ceux de l'autre. Et ce n'est pas parce qu'il a échangé un baiser avec quelqu'un qu'il doit forcément aller plus loin s'il ne le souhaite pas. On en profitera également pour lui rappeler à quel point il est important d'avoir des rapports protégés. Pas sûr qu'il ait forcément envie d'en discuter avec vous pendant des heures, mais le plus important, c'est qu'il ait compris le message et qu'il le mette en application dans ses relations futures.