Le consentement, dit comme ça, ça a l'air plutôt clair, mais nombreux sont ceux (et celles) qui ont encore du mal à saisir l'entièreté du concept. Le fait de s'assurer du consentement de sa/son partenaire avant de se lancer dans des activités sexuelles semble couler de source, mais l'actualité nous prouve malheureusement trop souvent que ce n'est pas évident pour tout le monde. Les nuances sont nombreuses et beaucoup s'appuient encore sur des arguments bancals et malhonnêtes pour justifier certains de leurs actes. Par exemple, lorsqu'une personne est inconsciente et ne peut donner son consentement, certains se reposent encore sur l'argument "qui ne dit mot consent".
Pour éviter les malentendus et faire passer le message une bonne fois pour toutes, une blogueuse répondant au doux nom de Rockstar Dinosaur Pirate Princess (inspiré de sa vocation rêvée lorsqu'elle était enfant) a publié un billet limpide en s'aidant d'une métaphore toute simple, à la portée des esprits les plus bornés : la tasse de thé.
Ce billet a ensuite été repris par Dr. Doe, de la chaîne YouTube Sexplanations , qui parle, vous vous en doutez, de la sexualité sous tous ses angles.
Pour les non-anglophones (et celles qui reculent devant les vidéos de plus de 2 minutes), c'est assez simple à résumer : il suffit de remplacer la question du rapport sexuel par un "Voudrais-tu une tasse de thé ?".
La métaphore s'illustre ensuite dans plusieurs cas de figure :
1. Si la personne répond : "Ah ouais putain, grave, je rêve d'une tasse de thé !"
Dans ce cas-là, banco. Tout le monde est d'accord, vous pouvez faire le thé et le déguster avec votre partenaire. On rigole, on est heureux, la journée est sauvée.
2. Si la personne répond : "Hmmm... je sais pas trop."
Dans ce cas-là, libre à vous de tenter le coup en faisant quand même une tasse de thé (= en faisant des avances et en vous lançant dans votre petite parade amoureuse personnelle). Cependant, si en arrivant devant votre partenaire avec votre tasse fumante et toute prête, vous vous faites rembarrer, ne le/la forcez pas à boire le thé. L'incertitude ayant été exprimée d'emblée, c'était à vos risques et périls et vous aviez donc parfaitement conscience de la possibilité de faire face à un refus.
Vous ne pouvez pas reprocher à quelqu'un-e de vous avoir laissé faire du thé pour rien alors qu'on ne vous avait rien demandé du tout et qu'on ne vous avait jamais dit qu'on en voulait.
3. Si la personne répond : "Non merci."
Ne faites pas de thé. Ne les forcez pas à boire de thé. Ne soyez pas en colère contre elle parce qu'elle n'en veut pas.
4. Si la personne répond : "Oui, c'est gentil." et qu'elle change d'avis une fois la tasse posée devant elle.
Oui, c'est chiant d'avoir fait du thé pour rien, c'est pas agréable, mais ça ne l'oblige pas à boire votre thé pour autant. Ce n'est pas parce que vous avez fait l'effort de préparer une super tasse de thé que la personne en face doit se sentir obligée de la boire pour autant si ça ne l'intéresse plus.
5. Si la personne n'est pas consciente.
Ne faites pas de thé. Les gens inconscients ne veulent pas de thé et ne peuvent même pas répondre à la question : "Voudrais-tu une tasse de thé ?" - parce qu'ils sont inconscients.
Et si la personne était consciente lorsque vous lui avez posé la question et qu'elle est tombée dans les vappes le temps que vous prépariez votre tasse, c'est trop tard. Assurez-vous déjà qu'elle va bien, qu'elle n'est pas en danger, et ne lui faites pas boire de thé.
Et si elle a commencé à boire le thé avant de tomber dans les vappes, ne la forcez pas à finir la tasse - parce qu'encore une fois : les gens inconscients ne veulent pas de thé.
6. Si la personne a dit oui la semaine dernière.
Ce n'est pas parce qu'elle a accepté de boire votre thé la semaine dernière qu'elle a envie de le boire tous les jours. Peut-être qu'elle en voulait la semaine dernière et qu'elle n'en veut plus aujourd'hui, et dans cas, abstenez-vous de débarquer pour lui faire du thé de force en vous appuyant sur l'argument "Mais t'en voulais la semaine dernière !" ou de la réveiller en lui versant du thé dans la bouche sous prétexte que "Tu en voulais hier soir !".
Et c'est sûr que vu comme ça, ça paraît tellement évident qu'on se demande encore comment on peut en arriver à de telles statistiques en matière d'agressions sexuelles. La prochaine fois qu'on tentera de vous faire passer la pilule en s'appuyant sur des excuses bidons pour justifier certains actes et l'oubli du consentement, vous saurez comment clarifier la situation.
Qu'il s'agisse de thé ou de sexe, le consentement est indispensable.