Hawaï, Grèce, Caroline du Sud, Washington, Japon, Belgique, France… Les pages Facebook du réseau Human Milk 4 Human Babies – du lait humain pour des bébés humains- poussent comme des champignons sur la Toile. Ce réseau mondial permet aux femmes qui manquent de lait d’en recevoir de celles qui en ont en surplus. Si l’initiative semble louable, elle n’est pas sans soulever des interrogations. Comment être sûr de la qualité du lait échangé ? La pasteurisation peut-elle seulement suffire pour éliminer tout risque d’infection ?
La Française Khrystine Raguet a eu recours au réseau Human Milk 4 Human Babies (hm4hb.net). Alors qu’elle rencontrait des difficultés pour allaiter depuis la naissance de son enfant, une amie lui a conseillé de faire appel à ce réseau présent sur Facebook. Faute de donneuse sur la page française, Khrystine s’est finalement vue expédier du lait maternel pasteurisé depuis New York. Ce troc de lait maternel peine en effet à prendre dans l’Hexagone. Et pour cause : en France le don de lait maternel est réglementé comme le don de sang. Délivré sur prescription médicale, il fait l’objet d’analyses bactériologiques, et les donneuses sont soumises à un dépistage sanguin pour éviter toute contamination. Seuls les lactariums français sont ainsi habilités à donner du lait maternel à celles qui en ont vraiment besoin.
Le réseau lancé en octobre 2010 par Emma Kwasnica compte déjà 125 pages sur le réseau social Facebook, mais la version française pourrait ne pas faire long feu. L’Afssaps et le ministère de la Santé ont été invités à examiner cette initiative de plus près. Depuis les recommandations de l’OMS en faveur de l’allaitement, se pourrait-il que les Françaises se piquent de trouver du lait maternel à n’importe quel prix ?
(Source : le Monde)
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