« Pope no more », « Shame », « Que les homophobes dégagent » et autres formules du même acabit ont résonné dans la cathédrale Notre-Dame à Paris, mardi 12 février dans la matinée. Huit militantes de Femen, ce collectif féministe d’origine ukrainienne, installé à Paris depuis septembre, ont fait sonner les nouvelles cloches exposées à l’intérieur de la cathédrale pour protester contre les positions conservatrices de l’Église. À l’occasion du départ du pape Benoît XVI, qui a annoncé lundi 11 février son renoncement, elles ont tenu à faire passer leur message laïc et féministe.
Entrées dans le lieu de culte équipées d’imperméables élimés, les huit membres de Femen se sont ensuite dévêtues à l’intérieur de la cathédrale. Elles ont démarré leur action sous les yeux des touristes médusés et plutôt hostiles et sous les flashes des journalistes, qu’elles avaient conviés en nombre pour l’occasion. Rapidement stoppées par le service d’ordre des lieux, elles ont ensuite continué à scander leurs slogans sur le parvis avant de répondre aux questions des médias : « On n’a pas d’arme, on n’attaque personne. On vient délivrer un message là où il doit être entendu », a déclaré Julia, l’une des Femen, devant les caméras, « on aimerait que le pape qui est le symbole du patriarcat change, on aimerait que ce soit l’occasion d’un nouvel avènement et d’un changement des mentalités ».
Cette action coup de poing a été vivement condamnée par le maire de la capitale Bertrand Delanoë dans un communiqué : « C'est avec tristesse que j'apprends la provocation inopportune et déplacée à laquelle plusieurs militantes du groupe Femen se sont livrées à l'intérieur de Notre-Dame. Je réprouve un acte qui caricature le beau combat pour l'égalité femmes-hommes et choque inutilement de nombreux croyants ». Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a également réagi dans un communiqué : « Ces agissements commis au sein même d'un lieu de culte, sont contraires aux valeurs républicaines qui offrent - faut-il le rappeler -, à chacun, la possibilité de s'exprimer librement. Si la laïcité permet à chacun de croire ou de ne pas croire en toute liberté, la République entend, dans le même temps, garantir à tous les croyants de pouvoir pratiquer leur religion dans la dignité et le respect mutuel. »