C'est ce qu'on appelle un coup de tonnerre médiatique. Lundi après-midi, le pape Benoît XVI a annoncé qu'il renonçait à sa charge, arguant son âge avancé et sa difficulté à trouver l'énergie nécessaire pour assurer sa fonction. Une annonce immédiatement reprise en masse dans la presse et sur les réseaux sociaux, et à laquelle les politiques se sont empressés de réagir, de façon plus ou moins heureuse.
La très catholique Christine Boutin a été l'une des premières à être interrogée sur l'événement qui secoue le Vatican. Interrogée sur BFMTV moins d'une demi-heure après l'annonce de la démission du Pape, l'ancienne ministre du Logement a dû répondre à cette question cocasse : « On savait que le pape s'était engagé, on disait qu'il était traditionaliste, engagé notamment fortement contre le mariage gay. Est-ce que pour vous, sa démission surprise peut avoir des conséquences dans les débats qui agitent la France, ou d'autres pays ? » Surprise et manifestement amusée, Christine Boutin assure que « Non non, pas du tout », le renoncement de Benoît XVI « n'a rien à voir, et ça ne changera rien à la position de l'Eglise sur le mariage homosexuel ».
Egalement interrogé par BFMTV, Jean-Louis Borloo s'est quant à lui prêté au jeu des pronostics. « Peut-être qu'un Français [...] peut-être pape », avance-t-il, avant d'assurer que le « peuple chrétien » est aujourd'hui majoritairement dans l'hémisphère sud. « Donc, va-t-il y avoir un basculement sur les problématiques de l'hémisphère sud dans l'Eglise catholique ? Je l'ignore ... », commente-t-il.
De son côté, la ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie Michèle Delaunay n'a pas pu s'empêcher de se fendre d'un trait d'humour sur son compte Twitter, y assurant que le pape ne l'avait pas consultée avant de déposer sa démission. « Je dois bien reconnaître que, à tort ou à raison, Benoît XVI a omis de me consulter avant de prendre sa décision #Age #EmploidesSeniors », s'amuse-t-elle. Un tweet humoristique qui n'est pas du goût de tous : de peur d'être trop « bashée » suite à sa « boutade », la ministre a dû annoncer le retrait de son message :
@jcwasner j'ai tellement du aplanir ce tweet pr n'être pas bashée que j'ai fini par.. Le supprimer
— Michèle Delaunay (@micheledelaunay) 11 février 2013
François Hollande s'est lui aussi essayé à l'humour. Lors d'une conférence de presse lundi soir, le président de la République a tout d'abord exprimé son souhait de « laisser l'Eglise catholique déterminer comment elle entend organiser (la) succession » de Benoît XVI avant d'ajouter, sourire aux lèvres : « nous ne présentons pas de candidat ». Une plaisanterie peu appréciée par Claude Guéant, qui, invité mardi matin sur Canal Plus, a dit « regretter » la « blague » de François Hollande. « Faire une blague à propos d'une décision aussi digne, ce n'est pas bien, c'est déplacé », a-t-il poursuivi, avant d'ajouter : « Chacun sait que François Hollande n'est pas très favorable aux religions en général et à la religion catholique en particulier ». De même, Nadine Morano a critiqué sur Twitter le « manque de respect » de M. Hollande « à l'endroit de Benoît XVI et de tous les catholiques ».
F. Hollande a commenté l'annonce de la démission du Pape avec une désinvolture indigne d'un Président de la République
— Nadine Morano (@nadine__morano) 12 février 2013
Cela n'a pas empêché d'autres personnalités politiques de commenter avec humour l'actualité romaine. Ainsi, le député EELV Sergio Coronado n'a pas hésité à ironiser, en faisant un parallèle avec la récente organisation difficile de la succession de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP :
J'espère que ce n'est pas Jean-FrançoisCopé qui organise l'élection du futur Pape #pape
— sergio coronado (@sergiocoronado) 11 février 2013
Dans un tout autre style, le maire de Nice Christian Estrosi tente de coiffer ses camarades au poteau en jouant au bon élève. Il a ainsi profité de l'annonce papale pour rappeler à ses followers, aussi bien sur Twitter que sur Facebook, sa rencontre avec Benoît XVI en février 2011.
Je trouve la décision du #pape courageuse. Je ne peux m'empêcher de repenser à cet instant où il m'a reçu à Rome et m'a indiqué adorer Nice!
— Christian Estrosi (@cestrosi) 11 février 2013
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