Les filtres Instagram ou Snapchat peuvent s'avérer nocifs pour l'estime de soi. Tout particulièrement ceux qui viennent lisser la peau, affiner le nez et agrandir le regard et qui, au fil du temps, viendraient créer des complexes. Au point de donner envie à certain·e·s utilisatrices et utilisateurs de passer sous le bistouri afin de ressembler à leur version "filtrée". Un phénomène connu sous le nom de "dysmorphie Snapchat".
"Jusqu'ici, les patient·e·s venaient à la clinique avec des photos de célébrités ou de mannequins qu'ils admiraient et auxquels elles et ils souhaitaient ressembler", expliquait en 2018 dans les colonnes de The Independent le Dr Tijion Esho, chirurgien esthétique à Londres. Il ajoute : "Mais depuis l'arrivée des plateformes sociales et des filtres ces cinq dernières années, de plus en plus de patients viennent avec les versions 'filtrées' d'eux-mêmes en tant qu'objectif à atteindre."
Un phénomène dont Instagram ne veut pas être responsable. Dans un communiqué posté sur Facebook le 18 octobre dernier, Spark AR - société en charge de la réalité augmentée sur Facebook et Instagram - a expliqué que les filtres associés à de la chirurgie esthétique seraient prochainement supprimés du réseau social.
"Nous voulons que les filtres Spark AR soient une expérience positive et réévaluons aujourd'hui nos politiques existantes en ce qui concerne le bien-être", a expliqué sur Facebook Spark AR. Cette nouvelle politique concernera également les filtres proposés par les utilisatrices et utilisateurs d'Instagram. Dans son communiqué, la société précise d'ailleurs qu'un délai supplémentaire pour valider les fameux filtres serait à prévoir dans les prochaines semaines, en raison de ces changements.
La liste des filtres concernés n'a pas été dévoilée par Instagram mais un premier filtre, baptisé "Fix Me", a été déjà supprimé, relaye le site HelloGiggles. Celui-ci permettait aux internautes d'afficher sur leur visage des marques de stylo inspirées de celles faites en amont d'une opération de chirurgie esthétique. Mais aussi des ecchymoses, comme si la personne venait de subir un lifting.
Si les effets comme "Bad botox" et le populaire "Plastica" devraient eux aussi très probablement disparaître, le plane doute concernant les filtres "embellissants", comme celui proposé par Kylie Jenner.
Ce sont pourtant ces filtres qui sont le plus susceptibles de créer des complexes, au point de donner envie aux utilisatrices et utilisateurs de se cacher systématiquement derrière eux sur les réseaux sociaux. Un grand ménage en perspective ?