Si la technique de fécondation in vitro (FIV) s’est aujourd’hui démocratisée à travers le monde, elle n’en reste pas moins très onéreuse. En France, les FIV, prises en charge par l’Assurance maladie dans la limite de quatre essais, coûtent entre 3 100 et 4 100 euros. Un coût qui pourrait être largement réduit grâce à la découverte des docteurs Elke Klerkx et Willem Ombelet, chercheurs de l'Institut des technologies de la fertilité à Genk (Belgique). Lundi, lors du congrès de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie qui se tenait à Londres, Elke Klerkx a ainsi annoncé la mise au point d’une méthode de fécondation in vitro low cost, avec un prix inférieur à 200 euros.
Pour y parvenir, les scientifiques ont d’abord simplifié le contrôle du pH, rapporte l’agence de presse APM. « Nous produisons du dioxyde de carbone à l'aide d'acide citrique et de bicarbonate de soude que nous injectons dans le milieu de culture par une seringue pour ajuster le pH », ont-ils indiqué à la presse. Ils ont également remplacé l’incubateur particulièrement couteux dans lequel l’embryon se développe avant d’être implanté dans l’utérus par un « récipient de culture totalement hermétique auquel sont fixées deux aiguilles, dont celle introduisant le dioxyde de carbone ». Entre février et décembre 2012, pendant la phase de test, 23 embryons ont ainsi été implantés et sept ont débouché sur une grossesse, pour un taux de succès de 30%, «proche d'une FIV réalisée dans des conditions classiques», selon les chercheurs.
Cette technique de fécondation in vitro low cost représente un immense espoir pour les 200 millions de femmes dans le monde rencontrant des problèmes de fertilité. « Notre but est la constitution de centres de FIV low cost grâce à cette méthode de FIV simplifiée qui ne nécessite pas d'infrastructure compliquée », a d’ailleurs fait savoir Elke Klerkx. Les chercheurs travaillent en effet sur un prototype de laboratoire moins cher et facilement transportable avec un coût de 300 000 euros, contre 1,5 à 3 millions d'euros pour les laboratoires classiques.
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